Accueil Actu Belgique Société

Pour soutenir l'Horeca, des clients gonflent volontairement leur addition: "Je suis encore gêné", confie un restaurateur

C'est une pratique qui voit le jour depuis plusieurs semaines en Belgique: le soutien financier des clients pour aider les cafés et restaurants à faire face aux coût importants de l'énergie. Des établissements où la facture gaz et électricité a été multipliée par 4 ou 5.

Concrètement, les clients décident de gonfler volontairement leur addition : 50 centimes, 1 ou 2 €. L'idée vient souvent des clients eux-mêmes qui veulent aider les établissements à tenir le coup et ne pas devoir fermer. Du coup, cela fonctionne et 95% des clients acceptent de donner un supplément. Il y en a même qui déposent des enveloppes.

Le supplément permet au restaurant ou au cafetier de rester à flot et reste légal, tant qu’il est annoncé clairement au consommateur avant le début du repas.

La mesure se veut temporaire. Si la situation énergétique s’améliore, l'établissement baissera son supplément ou le supprimera complètement.

Une pratique acceptée aussi par l'Horeca qui espère que cela alertera les autorités sur les énormes difficultés rencontrées par le secteur.

Cette pratique, Lionel Vanrode, restaurateur en région bruxelloise, n'avait jamais pensé la mettre en place. Sauf que sa facture d'énergie est passée de 950 à 3.800€ par mois. Alors il demande 2€ de participation aux clients qui le désirent et cela fonctionne.

"Une client m'a demandé pourquoi je ne demandais pas de soutien aux clients, chose que je ne demande pas. Au bout de 2-3 jours, je me suis dit essayons mais je ne voulais pas l'imposer aux gens", confie-t-il. "Je suis encore gêné. Il y en a qui donne 2 euros, d'autres plus. Certains me déposent une enveloppe sans même être venus me voir au restaurant."

Cette pratique semblait impensable pour Nicolas Beldars, gérant du Barbuston à Ottignies. Mais les clients ont insisté pour l'aider à faire face à ses factures d'énergie qui ont été multipliées par 5. "Les 24.000 euros, je ne les ai pas. L'idée première était de faire le dos rond et de voir après une année ce qui allait se passer", dit-il. Si la situation énergétique s'améliore, l'établissement baissera son supplément ou le supprimera complètement.

Cette pratique est légale à partir du moment où elle est clairement annoncée et la Fédération Horeca Wallonie l'autorise.

À lire aussi

Sélectionné pour vous