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"90 secondes pour comprendre" la Politique Agricole Commune… et pourquoi elle ne marche plus

En ce jour de manifestation nationale des agriculteurs, Frédéric Moray nous a fait comprendre la Politique Agricole Commune (PAC) en 90 secondes ce matin sur Bel RTL. "La fameuse PAC, la politique qui définit les grandes lignes de l’Agriculture en Europe depuis 1962."

A l’époque, la réflexion est en cours depuis de quelques années. La seconde guerre mondiale est encore toute fraîche. L’Europe est extrêmement dépendante des Etats-Unis.

Les 6 pays membres fondateurs de la Communauté Economique Européenne, la CEE (dont la Belgique je vous le rappelle), prennent une décision. L’agriculture européenne doit être en adéquation avec les besoins de sa population. Il faut offrir un meilleur revenu de production pour les agriculteurs pour qu’ils développent des produits nationaux de qualité. Objectifs : rendre la Communauté auto-suffisante, plus solidaire et moderniser un secteur agricole encore très disparate selon les pays.

Des outils sont mis en place. Les six Etats membres adoptent des réglementations identiques. Ils décident de fixer des prix propres à leur marché, indépendamment des fluctuations mondiales. Des moyens sont débloqués pour moderniser cette agriculture. En même temps, des lois protectionnistes sont votées. Les produits européens seront protégés avec notamment une taxe à l’importation pour les produits hors CEE.


Tout cela fonctionne très bien jusque dans les années 80

Cette première PAC atteint ses objectifs et parvient à intégrer les nouveaux pays membres de la CEE. L’agriculture européenne est en pleine expansion. Mais dans les années 80, de par le monde, les pays les plus pauvres dénoncent les difficultés qu’ils rencontrent pour entrer sur les marchés les plus riches. Des accords internationaux sur le commerce prônent le libre-échange.

Les barrières protectionnistes tombent progressivement. Et une politique de quotas est adoptée en Europe. La productivité a tellement augmenté que les agriculteurs se retrouvent avec des excédents de production qui font chuter les prix. Pour éviter le gaspillage, des terres sont mises en jachères et les agriculteurs reçoivent des aides compensatoires.

Aujourd’hui, suite à une série de réformes, notamment en 2003 et encore cette année, les quotas sont abandonnés et les aides ne sont plus liées à la production, mais à la surface d’exploitation. Les mesures européennes visent aujourd’hui à une meilleure protection sociale et de l’environnement. Conséquence, les agriculteurs européens se retrouvent avec des normes de productions très strictes, des coûts de production plus élevés qu’ailleurs dans le monde, mais aucune protection par rapport à la concurrence mondiale.

Frédéric Moray

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