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Profilage ethnique, ventes d'armes, enfants de migrants: pour Amnesty, la Belgique peut s'améliorer sur les droits de l'homme

Des problèmes sensibles pour le respect des droits civils et politiques persistent en Belgique, a affirmé lundi l'ONG Amnesty International, alors que le pays s'apprête à passer son examen au Comité des droits de l'homme des Nations unies.

Augmenter l'efficacité du travail de la police

Ainsi, le recours au profilage ethnique par la police "continue d'être un problème en Belgique", selon Amnesty. L'exigence légale d'un motif raisonnable pour un contrôle d'identité est interprétée très diversement au sein des corps de police, nombre d'agents disant se fier à leur "instinct", expose l'ONG.

"Il s'agit de rompre avec une pratique tout à fait discriminatoire, mais aussi d'augmenter l'efficacité du travail de la police", explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d'Amnesty International. "Les contrôles non-autorisés, basés par exemple sur l'appartenance ethnique ou la couleur de la peau, feraient ainsi place à des contrôles basés sur des critères objectifs. Des initiatives prises dans d'autres pays ont déjà montré que de tels changements améliorent les relations entre la population et la police, et augmentent considérablement les probabilités de résultat tout en évitant l'affectation inefficace des ressources par des contrôles inutiles".

Amnesty International estime que les policiers devraient bénéficier de meilleures directives, pratiquement inexistantes actuellement. Les contrôles d'identité doivent par ailleurs être mieux enregistrés et évalués afin que des leçons puissent être tirées en cas de problème.


Commerce des armes: la Wallonie "particulièrement concernée"

Autre préoccupation: le commerce des armes. Amnesty demande au Comité de l'ONU d'insister sur les conséquences des transferts d'armes "irresponsables", particulièrement dans le cadre de la guerre au Yémen. "La Région wallonne est particulièrement concernée".


Détention d'enfants migrants et droits des victimes d'attentats

L'ONG réitère aussi son appel à mettre fin à la détention d'enfants pour des raisons liées à la migration. "Il est du devoir de nos autorités d'évaluer et d'améliorer les alternatives à la détention, telles que les maisons de retour", souligne Philippe Hensmans. Il attire particulièrement l'attention sur la situation des enfants de combattants étrangers belges en Syrie, ainsi que sur les droits des personnes victimes d'attaques terroristes. "A la suite des attentats du 22 mars 2016, des mesures ont été prises par nos autorités pour mieux protéger les droits des victimes du terrorisme, mais beaucoup reste à faire. La réforme du système d'indemnisation n'est ainsi pas encore complètement achevée et l'énorme complexité de ce système, qui implique en partie les autorités, demeure toujours la source de préoccupation principale des victimes, qui doivent s'adresser elles-mêmes aux compagnies d'assurance".

Un dialogue avec les autorités belges des différents niveaux de pouvoir se tient ces 15 et 16 octobre à Genève. Le Comité des droits de l'homme des Nations unies présentera ensuite ses recommandations dans le courant du mois de novembre.

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