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Retour de l'étranger: les contrôles sont-ils efficaces?

Avec la reprise des voyages non essentiels, comment nos autorités contrôlent-elles les retours de zone rouge ? La Task Force dit être en mesure de renforcer le suivi des voyageurs. Elle compte notamment sur le soutien des bourgmestres. Mais contrôler les retours de vacances peut s’avérer très compliqué.

"Je suis parti deux fois à l'étranger. Une fois en voiture et une fois en avion. Je n'ai jamais été contrôlé", explique un homme à notre équipe de journalistes. C’est une réponse qui revient très régulièrement lorsqu’on vous pose la question. Alors, le contrôle des retours en vacances est-il efficace ? "C'était une crainte de beaucoup de personnes. Avec le retour de tout le monde et comme quoi il n'y avait pas forcement de contrôle, les gens se disent que c'est bon", ébruite de son côté une jeune femme interrogée. Un homme ajoute: "Ils ne contrôlent déjà pas quand il y a 1000 personnes qui se rassemblent, alors…"

Le suivi des retours de vacances dépend en réalité du formulaire "PLF" à compléter 48h avant son retour en Belgique. Mais de nombreux Belges oublient de le remplir. Sur 90.000 documents déclarés depuis le début de l’année, plus de 30.000 étaient même incomplets ou erronés. Lara Kotlar, porte-parole de l'Aviq (Agence wallone pour une vie de qualité): "On ne sait pas contacter la personne. On ne peut pas dire si elle respecte ou ne respecte pas. Et surtout on ne peut pas lui rappeler en quoi les règles sont importantes."

Tout simplement, nous n'en avons pas les moyens

Les autorités promettent pourtant des contrôles renforcés dans les prochains jours grâce notamment au soutien des bourgmestre et de leur police. Mais lorsqu’on leur pose la question, certains sont catégoriques. C'est le cas de Philippe Goffin, bourgmestre de Crisnée: "C'est un leurre de faire croire qu'on va veiller à ce que les contrôles existent. Tout simplement, nous n'en avons pas les moyens. Nos agents constateurs, qui ne sont pas des policiers, n'ont pas la compétence pour le faire puisque ça ne rentre pas dans les sanctions administratives communales. Quant à la police, elle n'a pas non plus les moyens de faire respecter cette surveillance."

Surveiller l’application des règles tout en respectant les droits individuels de chacun. Un véritable casse-tête pour la justice qui reconnait les limites du système.

Christian De Valkeneer: "Ce n'est pas simplement parce que la police va sonner à la maison d'une personne qui devrait se trouver en quarantaine et qu'il n'y a pas de réponse que la personne ne respecte pas sa quarantaine. Elle peut faire un certain nombre de déplacements essentiels, aller acheter à manger, chez le pharmacien, chercher de l'argent."

Les autorités appellent à la responsabilité individuelle en cas de départ en vacances. L’amende pour non-respect de l’obligation de test et de quarantaine s’élève à 250 euros.

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