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Seulement 10% des trains en retard? Voici pourquoi personne ne croit aux chiffres officiels

Selon les chiffres officiels publiés tous les mois par la SNCB et Infrabel, environ 90% des trains arrivent à l’heure en Belgique. Un chiffre très contesté par les associations qui défendent les clients. Elles ont aussi fait leur calcul et on est à 60% de ponctualité seulement. Pourquoi une telle différence ?

Car la méthode de calcul officielle prend en compte tout le réseau, même les plus petites lignes peu fréquentées. Elle est calculée par ligne et non par trajet. Elle s’étend sur l’ensemble de la journée, y compris aux heures creuses où les retards sont moins impactant et fréquents. Et enfin, pour la SNCB et Infrabel, un train n’est comptabilisé en retard qu’à partir de 6 minutes de retard.

C’est ainsi qu’en septembre, dernier mois communiqué, la ponctualité globale du trafic des trains voyageurs en Belgique avait atteint 87,2%.


Des chiffres lissés qui ne reflètent pas le vécu de la plupart des navetteurs

Pour Navetteurs.be, TreinTramBus, Test-Achats et Inter-Environnement Wallonie, c’est trompeur. Face au refus des 2 sociétés de leurs communiquer toutes les données dans le détail, ils se sont basés sur l’outil "attestation de retard en ligne".

"La méthodologie que nous utilisons est plus proche de la réalité du voyageur, c’est ce qui manque cruellement dans les statistiques qui sont diffusées par Infrabel. Parce qu’au final, on regarde les heures de pointes, c'est-à-dire le moment où il y a le plus de personnes dans les trains donc le plus de personnes impactées par les retards. On a voulu montrer ce que vit le voyageur au quotidien. Et le voyageur au quotidien, ce sont des trains en retard", a expliqué Gianni Tabbone, le président de Navetteurs.be, dans le RTLinfo 13h.

Les chiffres des associations pour les trajets principaux en Belgique aux heures de pointe sont éloquents :

  • Namur – Bruxelles-Central : seulement 49,38 % de ponctualité, moins d’un train sur deux !
  • Namur – Arlon : 59,58 %
  • Mons – Bruxelles-Central : 63,10 %
  • Liège-Guillemins – Bruxelles-Central : 63,91 %
  • Tournai – Bruxelles-Central : 69,13 %
  • Binche – Bruxelles-Central : 70,60 %
  • Dinant – Bruxelles-Schuman : 70,98 %
  • Charleroi-Sud – Bruxelles-Central : 77,44 %

Des chiffres bien plus proches du ressenti des usagers.

Voilà pourquoi les associations demandent à Infrabel et la SNCB de changer leur méthodologie de comptage.


Les raisons?


Ils dénoncent aussi les raisons des retard : des problèmes liés à la signalisation (20,5 %), des passages à niveau (17,3 %), des personnes le long des voies (16,3 %), des trains en panne (11,2 %) ou encore des aiguillages (6,2 %).

"Le manque d’entretien d’une infrastructure vieillissante à bon nombre d’endroits sur le réseau entraîne des perturbations, parfois importantes, qui contribuent à la mauvaise ponctualité tout comme les pannes de matériel qui restent encore trop fréquentes", dénoncent les associations.

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