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Face aux menaces de mort, les élèves apportent des dessins à Dominique, le directeur qui a annulé la fête des mères

Les cours ont débuté dans une ambiance étrange ce lundi matin à l'école Singelijn, à Bruxelles. Son directeur a été insulté et menacé après avoir décidé de ne pas préparer de cadeaux de fête des mères et des pères cette année. Par précaution, des policiers ont sécurisé l'arrivée des élèves. Le reportage de Martin Vachiery, Pierre Fagnard et Gilles Gengler.

Drôle d’atmosphère devant l’école Singelijn de Woluwé. Les parents ne s’attendaient pas à voir des policiers placés devant l’établissement. La preuve concrète de la violence d’une polémique virtuelle.


"Je respecte les choix de l'équipe pédagogique, elle sait ce qu'elle fait"

Mais à l’ouverture des grilles, les enfants et leurs parents défendent la direction de l’école. "Rien ne peut justifier ces débordements. Et voilà, nous on a fait la fête ensemble. La fête des mères c'est une fête entre nous. Je suis leur mère, l'école n'a rien à voir là-dedans", a confié une maman. "Moi je suis tout à fait bien. Qu'il n'y ait pas de cadeaux de fête des mères, je n'ai aucun problème avec ça. Et puis je respecte les choix d'une équipe pédagogique, elle sait ce qu'elle fait", a expliqué une autre.


"J'ai une fille qui est paniquée par ce qu'elle lisait sur moi"

Pour avoir décidé de ne pas faire d’atelier cadeau de fête des mères, afin de respecter la diversité des familles, Dominique Paquot a subi des attaques politiques mais aussi des menaces et des insultes d’anonymes. "J'en ai beaucoup souffert, pendant trois jours, parce qu'il y a eu de vraies menaces. Des menaces de mort que j'ai reçu sur ma boîte mail. J'ai une famille, j'ai trois enfants. J'ai une fille qui est assez paniquée par rapport à ce qu'elle lisait sur moi sur les réseaux sociaux. Moi je suis plus fort que ça et on va continuer à aimer nos élèves comme on les aime, ici à l'école Singelijn", a confié Dominique Paquot, le directeur.


Plusieurs élèves ont fait des dessins pour leur directeur

Alors ce matin, avec des mots ou des dessins, beaucoup d’élèves ont souhaité apporter leur soutien au directeur de l’école. "Dominique ne pleure plus, tu dois sourire, parce que c'est comme ça qu'on t'aime", a pu notamment lire le directeur.

D’après la plupart des parents, ceux qui attaquent l’établissement n’auraient tout simplement pas compris le modèle éducatif de l’école. "Moi j'ai une enfant trisomique ici, qui est accueillie à bras ouverts. Elle est en intégration et fait un chemin magnifique. Donc ça nous fait souffrir de recevoir toutes ces agressions de l'extérieur", a expliqué une mère.

Désormais, direction, professeurs et parents n’attendent qu’une seule chose: retrouver plus de calme et de sérénité… sans policier.

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