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Sortie du nucléaire en 2025: voici les inquiétudes des travailleurs des centrales de Tihange et Doel

Les cadres des centrales nucléaires de Doel et Tihange ont mené vendredi des actions à l'entrée des deux sites pour protester contre la décision du gouvernement De Croo de sortir du nucléaire en 2025.

À Tihange, le rassemblement, mené dans le calme, a été suivi par environ 300 personnes. "L'objectif était de se faire entendre sans bloquer l'entrée aux autres membres du personnel. La Confédération nationale des cadres (CNC) privilégie toujours la concertation sociale quand elle est possible. Ici, l'impact sur les emplois est énorme et nous constatons que la lettre adressée aux formateurs et aux présidents de partis durant les négociations gouvernementales n'a pas été prise en compte. Nous leur demandions de prendre les décisions qui s'imposent avec une vision à long terme afin de préserver les emplois et d'assurer la sécurité d'approvisionnement", explique le vice-président de la CNC et président du secteur énergie, Philippe Hendrickx.

La CNC, premier syndicat en nombre d'affiliés au sein d'Engie Electrabel, estime que le nouvel accord de coalition ne répond pas aux préoccupations des travailleurs du secteur. La cheffe de Service Maintenance-Instrumentation chez Engie, Rosana Buttiglione, ajoute que la prochaine sortie du nucléaire va avoir un impact sur des milliers d'emplois, directs et indirects. "Selon le Forum pour l'emploi, on estime que 7.000 personnes sont concernées. Il faut bien comprendre que la plupart de celles-ci ne pourront pas travailler, que ce soit dans la reconversion pour le démantèlement ou le renouvelable. Ce sont plutôt des travailleurs provenant d'autres pays qui seront privilégiés", selon elle.

Mais les cadres pointent aussi la question de l'approvisionnement en électricité. "Comment notre réseau électrique sera-t-il géré? Nous allons devoir compter sur des importations des pays voisins et donc accentuer le déficit de la balance des paiements. Une prolongation des deux unités nucléaires est donc indispensable, au même titre que les centrales au gaz naturel, pour assurer l'indépendance énergétique du pays et ne pas avoir une électricité plus chère. Les centrales Doel 4 et Tihange 3 auront 40 ans en 2025, or dans de nombreux pays, on prolonge la vie des centrales jusqu'à 60 ans", conclut Mme Buttiglione. D'autres actions de plus grandes envergures sont envisagées prochainement.

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