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Témoignage exclusif des proches d'une jeune radicalisée: "Du jour au lendemain, elle a commencé à nous traiter de mécréants"

Une jeune mère de famille a été arrêtée en compagnie de son mari le 30 janvier dernier lors d'une perquisition menée à Jumet. Elle est soupçonnée d'avoir voulu se rendre en Syrie. La Justice a d'ailleurs de solides preuves. Pour la première fois, la famille de Nawel s'exprime.

Elle s'appelle Nawel, est âgée de 27 ans et se trouve actuellement sous mandat d'arrêt suite à sa radicalisation. Virginie, sa meilleure amie, a suivi avec Nawel un cursus en communication. Elle a confié que Nawel était féministe et très libre d'esprit jusqu'à la fin de ses études en 2012. Ensuite, la jeune fille n'a pas trouvé de travail, s'est mariée et a rapidement eu un enfant. Cela aurait été le début de son isolement social.

"Son mari allait dans certaines mosquées. Il a rencontré certaines personnes. Des mauvaises personnes qui l'ont manipulé et endoctriné. Et puis il rentrait à la maison et racontait tout ce qu'il avait entendu à Nawel. Elle était assez peureuse. Elle croit au paradis, à l'enfer. Fatalement, si on venait lui dire qui si on ne faisait pas telle chose on n'allait pas au paradis ou on allait en enfer, elle ça l'inquiétait", a confié Virginie au micro de notre journaliste Benjamin Samyn.


"Là on a commencé à se poser des questions"

Après la naissance de son deuxième enfant en juillet dernier, le comportement de Nawel a radicalement changé vis à vis de ses proches, comme l'a expliqué un des membres de sa famille. "Du jour au lendemain elle a commencé à nous traiter de mécréants. Or, nous sommes une famille musulmane pratiquante, mais ouverte d'esprit. C'est là qu'on a compris que si elle jugeait la famille, il y avait un petit souci. Donc là on a commencé à se poser des questions, elle s'est retirée tout doucement".

Depuis certains éléments du dossier, un départ vers la Syrie était envisagé par Nawel et son mari. "Avec le coeur qu'elle a, et avec toute la violence et la misère qu'il y a en Syrie, je ne sais même pas si elle aurait tenu une journée", a confié Virginie.

"Elle ne serait jamais partie, malgré les éléments qui disent le contraire. Mais elle a demandé de l'aide à sa famille juste avant de se faire arrêter", a pour sa part nuancé un membre de sa famille.

Depuis sa cellule, Nawel a écrit une lettre à tous ses proches pour s'excuser d'avoir fait "de mauvais choix". Avec son mari, elle passera bientôt devant la chambre du conseil de Charleroi.

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