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Tiraillé entre ses ailes flamande et francophone, le syndicat CSC est "au bord de l'explosion" selon un dirigeant bientôt retraité

Les tensions entre l'aile flamande et l'aile francophone de la CSC sont "énormes", selon le secrétaire-général adjoint préretraité de la Centrale Nationale des Employés (CNE), Tony Demonte. Le syndicat chrétien est "au bord de l'explosion", explique-t-il dans les colonnes de "La Libre".

"A la CSC, les Flamands représentent deux tiers des affiliés et nous, un tiers. Cela pose de plus en plus de problèmes", déclare-t-il. Le syndicaliste met en exergue les différences "sociologiques et politiques" entre le nord et le sud du pays sur des questions comme la réduction du temps de travail mais aussi sur la façon de mener des actions. La législature passée a ainsi été marquée par de vives tensions sociales. "Quand il s'agit de se prononcer sur une grève générale, c'est le nord qui impose de ne pas la faire. Au sud, on est preneur de luttes plus dures, de mesures plus à gauche (...) Les quatre dernières années, la tiédeur de la CSC était due au fait qu'au Nord, on croyait à l'action du CD&V au sein du gouvernement. Nous, on n'y croyait plus".

M. Demonte ne plaide pas pour autant pour une scission de la CSC, disant croire à "la plus-value d'un syndicat unitaire". "Néanmoins, il y a des conditions à respecter, sinon la CSC va exploser de l'intérieur. Les tensions sont énormes. Jusqu'il y a 25 ans, on pouvait trouver des compromis entre CSC flamande et francophone. Mais aujourd'hui, c'est la dictature de la majorité. De plus en plus souvent, on se trouve face à un vote Nord-Sud", affirme-t-il.

Selon lui, il faudra passer à d'autres modes de décision, par exemple l'obligation dans certaines matières d'un vote avec une majorité dans chaque communauté. De manière générale, l'avenir du syndicalisme est en jeu, estime-t-il, évoquant des mouvements comme ceux des Gilets jaunes en France. "On a laissé aller les choses. On a trop pensé dans les organisations syndicales qu'il suffisait de s'asseoir à une table pour obtenir des résultats (...) A quoi rime la concertation sociale à partir du moment où la FEB peut se permettre de ne rien lâcher parce qu'elle a un gouvernement acquis à sa cause?"

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