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Tous les magasins belges de La Grande Récré ferment ce mercredi: 95 personnes perdent leur emploi

L'enseigne "La Grande Récré" est en faillite. Tous les magasins belges ferment leurs portes ce mercredi.

Propriétaire de La Grande Récré, le groupe français Ludendo avait été placé en redressement judiciaire à la mi-mars, en raison de difficultés commerciales et financières. Sa dette, de l'ordre de 150 millions d'euros, va être échelonnée sur dix ans. Sa période d'observation de six mois, décidée en mars par le tribunal de commerce, a été maintenue lors d'une audience intermédiaire le 14 mai.

"On a fait le calcul des magasins qui sont peu, voire très peu, rentables et ceux qui ne sont pas rentables du tout. On va progressivement mais rapidement fermer, à partir du mois prochain, 53 magasins en France", soit 20% du réseau de la Grande Récré, a annoncé en mai un porte-parole de Ludendo à l'AFP, confirmant une information du Figaro.


16 magasins belges ferment

Le plan prévoit notamment que le groupe, détenu à 62% par la holding familiale, se sépare "des filiales et magasins non-rentables", notamment à l'étranger (Espagne, Suisse, Belgique): "la fermeture de 62 magasins est déjà en cours". Ainsi, a précisé M. Grunberg, "sur les 166 magasins intégrés que compte le groupe, 104 seront conservés", ceux qui sont "rentables à 97%". En tout, ce sont quelque 300 personnes qui seront concernées par des mesures de reclassement ou de licenciement économique, selon le dirigeant. Au siège du groupe, les frais seront réduits à hauteur de 10 millions d'euros.

Ce mercredi 20 juin, ce sont les 16 magasins belges qui ferment et 95 personnes qui perdent leur emploi. Les magasins du pays n’ont pas trouvé de repreneur. La faillite sera prononcée lundi prochain. Les travailleurs expliquent qu’après quatre semaines d’attente sans la moindre information de la part de la maison mère en France, ils ont demandé un geste pour qu’ils puissent se reposer moralement.


400 magasins dans le monde

Fondé en 1977 par Maurice Grunberg, Ludendo, numéro 2 en France derrière Toys'R'Us, est spécialisé dans le commerce des jeux, des jouets, de la fête et des loisirs pour l'enfant et la famille. Avec un chiffre d'affaires sous enseignes de 460 millions d'euros en 2017, il compte parmi les grands du jouet en Europe, avec près de 400 magasins dans le monde, 2.500 collaborateurs directs et 100 franchisés.

Mais Ludendo peine à redresser sa rentabilité depuis plusieurs années. Fin 2015, déjà, le groupe, après avoir cédé son enseigne britannique Hamleys, avait été placé en procédure de sauvegarde financière accélérée, afin de régler un litige avec l'un de ses créanciers.


Chute des ventes en magasins

Il en était sorti en février 2016, avec un nouveau plan de financement à horizon 2020 et une dette allégée, doublé d'un processus de fermeture d'une cinquantaine de magasins et le transfert de certaines succursales en franchises. Début décembre, son président, Jean-Michel Grunberg, avait annoncé qu'il avait décidé d'ouvrir son capital "afin de trouver un nouvel actionnaire majoritaire".

L'annonce de la fermeture d'une cinquantaine de ses magasins, quoique prévisible, n'est pas une bonne nouvelle pour un secteur fragilisé par la montée en puissance du commerce en ligne. Selon Frédérique Tutt, experte du secteur au sein du cabinet NPD, le poids du commerce en ligne sur les ventes totales de jouets était de 29% en 2017, en hausse de 14%.

"Les pure players (Amazon, Cdiscount) sont passés de 13% de parts de marché en 2014 à 19% en 2017", rognant sur celles des spécialistes (40% en 2017, contre 44% en 2014) et de la grande distribution (32% contre 34%), a-t-elle précisé à l'AFP.

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