Accueil Actu

Deux passeurs irakiens de Liège devant les juges: ils amenaient en Belgique des migrants syriens fuyant la guerre

Ce mardi 4 février, la Cour d'appel de Liège doit rendre son arrêt dans le cadre d'un dossier de trafic d'êtres humains: deux Irakiens sont suspectés d'être impliqués dans un vaste réseau de passeurs à destination de la Belgique.

Deux Irakiens, domiciliés à Liège, pourraient être condamnés dans un vaste trafic d'êtres humains. Selon les enquêteurs, les passeurs acheminaient en Belgique des Syriens qui fuyaient la guerre.

Des Syriens, mais aussi des Irakiens et des Iraniens, des hommes et des femmes qui, entre 2015 et 2018 fuyaient le groupe terroriste Etat islamique ou la guerre. Les clandestins voyageaient à bord de camions et de containers. Ils passaient par le Liban, la Turquie, la Grèce, la Macédoine, la Serbie et l'Allemagne avant d'arriver en Belgique. Certains s'arrêtaient chez nous, d'autres poursuivaient leur route vers le nord de l'Europe.

Des peines de 4 et 5 ans requises

Ce sont d'ailleurs des informations provenant d'Europol qui ont permis de mettre ce réseau à jour. Les deux prévenus irakiens ont 26 et 30 ans. Ils sont poursuivis pour avoir hébergé des clandestins. Des victimes à qui les passeurs extorquaient de l'argent, en abusant de leur confiance et de leur vulnérabilité mais aussi en les menaçant.

Les enquêteurs ont ainsi découvert que d'importantes sommes d'argent étaient versées sur le compte d'un des prévenus, alors que ce dernier émargeait au CPAS. En première instance, ils avaient été condamnés à 2 et 3 ans de prison.

Augmentation depuis 2013

En 2018, 560 infractions pour trafic d'êtres humains ont été enregistrées par la police. C'est principalement la Flandre qui est touchée, dans plus de 8 cas sur 10. En Wallonie, c'est à Liège qu'il y a le plus d'infractions signalées. En 5 ans, le nombre global a plus que doublé.

Cette augmentation est aussi constatée du côté des parquets du pays. Pour les enquêteurs et les magistrats, il est très difficile de faire aboutir ces dossiers. En 2018, plus de la moitié des dossiers a été classés sans suite: soit il n'y avait pas assez de charges, soit les auteurs sont restés inconnus.

175 condamnations ont été prononcées pour trafic d'êtres humains, en 2017. Dans la majorité des cas, ce sont des peines de 1 à 3 ans de prison. Elles peuvent monter jusque 10. Enfin, les auteurs sont principalement des Irakiens et puis des Belges.

À lire aussi

Sélectionné pour vous