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Trois experts disent avoir été mis "sous pression" pour soutenir l'avis du Conseil Supérieur de la Santé sur la sortie du nucléaire

Trois experts du centre de recherche nucléaire SCK CEN de Mol, qui ont contribué à l'avis de CSS, ont refusé de signer le document. Selon eux, leur intégrité scientifique était compromise et ils ont été mis sous pression pour approuver le rapport.

Il n'y a pas que Georges-Louis Bouchez et Damien Ernst qui rejettent les conclusions du Conseil Supérieur de la Santé (CSS) relatives à la sortie du nucléaire en Belgique. Trois des 23 experts qui ont contribué à cet avis du CSS sur le risque du nucléaire, le développement durable et la transition énergétique ont refusé d'approuver le rapport final.

Ces chercheurs sont des membres du SCK CEN, rapporte le centre de recherche. "Les analyses menées dans le cadre de ce rapport ne se sont pas déroulées selon les règles de l'art scientifique", explique Eric van Walle, directeur général du SCK CEN.

Selon l'expert en radioprotection Johan Camps, l'intégrité scientifique des experts a été compromise. "En tant que scientifique, je ne pouvais pas approuver la façon de travailler. Il n'y a pas eu d'analyse approfondie et objective des domaines pour lesquels j'ai participé en tant qu'expert. Les conclusions du rapport ne sont donc pas fondées sur une large consultation scientifique."

Des pressions

Lorsque les experts du SCK CEN ont fait part de leurs préoccupations au CSS et ont voulu prendre leurs distances avec le rapport final, ils se sont senti mis sous pression pour l'approuver malgré tout. "Il est inacceptable que nos experts soient traités de cette façon. Je suis fier qu'ils n'aient pas cédé, car notre intégrité scientifique indépendante est une valeur fondamentale", ajoute Eric van Walle.

L'avis du CSS conclut que l'énergie nucléaire, telle qu'actuellement déployée, ne répond pas aux principes du développement durable sur le plan environnemental, éthique et sanitaire. Il juge que l'arrêt des centrales nucléaires est possible en Belgique pour un coût relativement limité, y compris en termes d'impact CO2.

Le fait que le SCK se distancie désormais de l'avis du CSS ne signifie cependant pas que le centre de recherche soutient l'énergie nucléaire, précise Eric van Walle. "Ce n'est pas à nous de faire des déclarations sur la sortie du nucléaire, il s'agit d'une décision politique. Il est très important de mener un débat de société et de l'alimenter avec des faits scientifiquement corrects."

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