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Un call center bientôt installé dans la prison de Marche-en-Famenne: comment la sécurité sera-t-elle assurée ?

Ce serait une première. Un call center pourrait bientôt être installé dans la prison de Marche-en-Famenne. Une façon pour l'administration pénitentiaire de diversifier le type de travail proposé aux détenus. Le reportage de Christophe Clément et Alain Hougardy.

De l’empaquetage et du conditionnement: le travail proposé en détention est essentiellement manuel. Dans quelques mois, une nouvelle perspective s’offrira aux détenus de la prison de Marche-en-Famenne: un call center va s’ouvrir au sein de l’établissement pénitentiaire. Après quelques aménagements techniques, c’est une salle d’informatique qui sera transformée en centre d’appel."C’est un programme informatique qui sera fourni par l’entreprise qui va nous aider à faire du call-center et que le détenu utilisera. Il sera totalement sécurisé vers l’extérieur", assure Frédéric Dethier, directeur de la prison.


Exploiter les atouts du milieu carcéral

Dans un premier temps, ce travail sera proposé à quelques détenus. En cas de succès, l’expérience pourrait être élargie à un plus grand nombre et les appels pourraient même être passés depuis les cellules équipées d’un téléphone. Pour la direction, il s’agit d’exploiter les atouts du milieu carcéral."D’abord, nous avons beaucoup de détenus qui parlent d’autres langues que le français. Des langues plus rares comme l’albanais, le russe, le turc. Mais aussi ils sont chez nous 24h/24. Ce qui veut dire que dans certains pays avec le décalage horaire, on peut même travailler la nuit ici en prison", souligne le directeur.


Pas question de brader la sécurité

Les prisonniers sont payés environ 5 euros bruts de l’heure. Le tarif intéresse donc les entreprises qui évitent ainsi de délocaliser certaines opérations. Mais l’administration refuse de brader la sécurité. Tous les appels provenant du call center seront tracés."Le système informatique sur lequel ils seront amenés à travailler balisera totalement les appels. Ils n’auront donc aucune possibilité de sonner à une tierce personne autre que celle déterminée par le programme", indique Grégory Kesikidis, responsable commercial de la régie du travail pénitentiaire.


"Je trouve que c’est une très bonne idée"

"Cela permettra aux détenus d’avoir un revenu supplémentaire. Le travail ici c’est quelque chose dont on a vraiment besoin. Je trouve que c’est une très bonne idée de pouvoir le faire", juge Hugues Charlier, détenu. Les prisonniers seront d’abord amenés à vérifier les données de fichiers clients avant de se laisser plus tard dans du travail de démarchage. La prison de Marche-en-Famenne est une des plus modernes du pays. Ce projet est difficilement envisageable dans les établissements plus anciens.

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