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Un mois après les attentats, comment vont les rescapés et les familles des victimes?

Pour ceux qui ont pu rentrer chez eux, la vie a repris, plus ou moins, son cours normal. Des blessés, des rescapés, ou des proches des victimes, qui ont "tenté" de se reconstruire depuis ce fameux mardi, qui a changé leur vie. Martin Vachiery et Pascal Noriega ont rencontré certaines d’entre elles.

Pierre est un travailleur pressé comme on en voit passer des milliers près des stations de métro. Le mardi 22 mars 2016, peu après 9h du matin, Pierre n’est plus qu’à 2 arrêts de son travail, quand un terroriste se fait exploser dans sa rame. Blessé à la tête, aux mains et dans le bas du dos, nous l’avions rencontré quelques jours après l’attentat.


Un mois plus tard, il va mieux, la vie a repris son cours. "Je pense que j’avais aussi besoin de me retrouver en famille et peut-être de digérer l’évènement, donc j’ai pris trois semaines de repos total. Le fait d’en parler avec les amis et les proches, il y a peut-être une forme de thérapie", explique-t-il au micro de Martin Vachiery pour le RTLinfo 13H. Pierre reprend le métro, mais ne souhaite pas qu’on l’accompagne, notre équipe le retrouvera plus tard.


"Physiquement ça devient lourd, il y a quand même un stress, je dirais même une douleur permanente qui fatigue"

"Je ressens son amour et ça c’est très important et avec tout ça en même temps, je peux dire que ça va", disait Eddy quelques jours après les attentats.


Un mois plus tard, la douleur est toujours intacte pour lui. Il n’a pas été blessé, mais il a perdu son épouse Fabienne dans l’attentat à l’aéroport. "Physiquement ça devient lourd, il y a quand même un stress, je dirais même une douleur permanente qui fatigue. Si on ne parle pas de la réalité de l’être humain et de la réalité de la vie et de la mort, au moment où ça nous arrive, on n’a pas été préparé", raconte-t-il aujourd’hui.

Depuis, la vie d’Eddy a changé, mais la force mentale de ce féru de philosophie est impressionnante. "La plupart du temps ce que je fais, c’est consoler les autres. Je n’ai pas beaucoup besoin d’être consolé. Le travail que l’on doit faire tous, sans exception, c’est de bien réfléchir, se remettre en question, et de voir quelle vie on va créer dans le futur", témoigne-t-il encore.


"L’ambiance est assez anxiogène"

Notre équipe retrouve Pierre à la sortie de sa station, il règne une drôle d’atmosphère dans le métro. "La première fois où je suis passée du côté de Maelbeek, c’était très particulier, très bizarre, on repense à ce qui s’est passé, puis l’ambiance est assez anxiogène. Ils font leur travail, mais c’est vrai que la présence de militaires, de policiers, la moitié des stations qui sont fermées, des messages haut-parleurs sans arrêt, ça crée une ambiance qui n’est pas très rigolote", explique l’homme blessé dans le métro.


"Je ne veux pas offrir à mes enfants un monde toujours plus sécurisé où les gens auront peur l’un de l’autre"

Aujourd’hui, certains survivants des attentats veulent transformer leur colère ou leur peur en combat citoyen. C'est le cas de Julien. Il était à l’aéroport avec son épouse et ses 4 enfants, pendant les explosions. Tous en sont sortis indemnes. "On a essayé de transformer ces explosions en une conscientisation. Moi personnellement, je ne veux pas offrir à mes enfants un monde toujours plus sécurisé où les gens auront peur l’un de l’autre, où ils vont se regarder de loin. Finalement, quand vous rebondissez positivement suite à un attentat, je crois simplement que vous vivez mieux", fait remarquer Julien.


Un mois après les attentats, Pierre en a presque fini avec les soins, il a hâte de gommer les dernières traces physiques de l’attaque. Quant à Julien et Eddy, tous deux veulent s’engager auprès d’associations de victimes pour tenter d’éviter, ensemble, un nouveau 22 mars 2016.

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