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Un patient se rend à Bruxelles et est pris en charge... à Bruges: les soins intensifs toujours aussi engorgés

Marcel Ven Der Auwera, chef de service "Aide Urgente", a remplacé Yves Van Laethem pour la traditionnelle conférence de presse de Sciensano. Une conférence de presse marqué par la situation dans les soins intensifs belges. Le spécialiste a rappelé qu'un lit en soins intensifs devait bénéficier d'une infrastructure et d'une logistique propre. "Des pompes à perfusion, des pousses-seringues, des moniteurs de contrôles, …", a-t-il cité entre autres. Sciensano a mis l'accent sur le personnel soignant qui encadre ces lits en soins intensifs. "Afin de fournir des soins de qualité, il faut de nombreuses mains." Pour garantir un lit en soins intensifs 7 jours sur 7, il ne faudrait pas moins de 3 infirmiers ou infirmières.

Le graphique suivant montre l'utilisation de soins intensifs depuis le début de la crise:

En rouge: les patients covid en soins intensifs.
En bleu clair: les patients non covid en soins intensifs.
En jaune : la création des lits supplémentaires lors de la deuxième vague.
La ligne bleu foncé : indique le nombre de lits en soins intensifs agrées en Belgique.
La ligne noire indique l'activité normale des unités en soins intensifs, soit environ 1500 patients.

En inversant ce graphique, les spécialités remarquent que depuis 6 mois, nous reportons des soins importants et des gens attendent d'être soignés. Depuis octobre 2020, les unités fonctionnent à plus de 110% de leurs capacités normales. Marcel Ven Der Auwera précise: "Depuis le début de la crise, à trois reprises les unités de soins intensifs ont été soumises à un 'stress-test' ", soit une période où les unités ont travaillé à plus de 130% de leurs capacités.

En avril 2020, cette période à duré 11 jours, en novembre 2020, 29 jours. "Ici depuis mars 2021, cela fait à nouveau 29 jours que nous demandons aux soins intensifs de fonctionner à 130% de leurs capacités. Et ce n'est pas encore fini, le stress continue. Les prévisions actuelles indiquent que cette situation risque de préserver deux ou trois semaines.

La ligne orange montre le nombre de lits supplémentaires que "nous avons pu ouvrir en soins intensifsEn début de crise, nous avions la main d'œuvre pour ouvrir 800 lits supplémentaires. Aujourd'hui, à cause de l'épuisement et de la pénurie nous ne pouvons plus qu'ouvrir 260 lits supplémentaires."

Avec cette situation, Marcel Ven Der Auwera a donné deux exemples vécus où un patient s'est rendu aux soins intensifs de Saint-Jean à Bruxelles mais a été hospitalisé à Saint-Jean mais à …Bruges; et un autre patient à Charleroi pour être hospitalisé à Saint-Vith.

Cela rend la tâche difficile pour nous tous et pour les membres de la famille qui veulent rendre visite aux proches. "La Belgique a de nouveau demandé à l'Allemagne d'accueillir des patients belges", a conclut Sciensano.

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