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Une cinquième personne a perdu la vie cette année à un passage à niveau: comment expliquer ce phénomène et comment l'enrayer?

Ce jeudi, une femme d'une quarantaine d'années a perdu la vie en traversant un passage à niveau à Pont-à-celles, dans le Hainaut. Le bourgmestre de l'entité précise que le passage à niveau était bien fermé, et que les appels sonores et lumineux fonctionnaient correctement. Ce nouveau décès remet en lumière la problématique des passages à niveaux. Arnaud Reymann, porte-parole d'Infrabel, était en direct dans le RTL INFO 19H pour en parler.

Suite à ce nouvel accident sur un passage à niveau, qui a coûté la vie ce jeudi à une femme à Pont-à-Celles, le gestionnaire du rail belge tire le bilan. 32 incidents à un passage à niveau ont été rapportés sur le réseau ferroviaire belge cette année, un chiffre qui reste "dans la norme", selon Arnaud Reymann, le porte-parole d'Infrabel. "Depuis une dizaine d'années, on comptabilise, par an, une cinquantaine d'accidents, soit un par semaine", précise-t-il. Ce qui particulier, cette année, ce sont les conséquences de ces accidents: elles sont dramatiques, note le porte-parole: "Cinq personnes ont perdu la vie, quatre personnes ont été grièvement blessées et 10 légèrement blessées. Ce bilan dramatique est déjà bien plus lourd que pour la seule année 2018".


"Ce n'est pas le passage à niveau qui est lui-même dangereux"

Comment expliquer la gravité de ces accidents? "C'est une des questions qu'Infrabel se pose depuis de nombreuses années, nous avons d'ailleurs fait réaliser de façon régulière des enquêtes pour savoir pourquoi les personnes continuent à avoir un comportement dangereux à un passage à niveau, parce qu'en soi, ce n'est pas le passage à niveau qui est lui-même dangereux, c'est le comportement des usagers de la route, c'est un problème de sécurité routière aux passages à niveau. De ces études, la plus récente date d'il y a quelques mois, il ressort que les usagers adultes, qui ont l'habitude de passer au passage à niveau, enfreignent consciemment les règles de sécurité les plus strictes, et le font parce qu'ils mésestiment le danger".


Suppression ou prévention?

Pour lutter contre ces accidents, le gestionnaire du réseau ferroviaire belge voit deux axes principaux: "Le premier, comme cela a été évoqué avec le bourgmestre de Pont-à-Celles, c'est la suppression pure et simple des passages à niveau. Un bon passage à niveau est un passage à niveau qui n'existe pas, ainsi, il n'y aura pas de comportement dangereux de la part des usagers. Mais ces suppressions coûtent cher, on parle d'un demi-million à un million d'euros par suppression de passage à niveau pour pouvoir mettre une structure en place. L'autre axe de combat pour Infrabel, c'est la sensibilisation, et notamment la sensibilisation auprès des plus jeunes. Nous sommes présents dans les écoles primaires, dans les écoles secondaires, car nous partons du principe qu'en conscientisant dès le plus jeune âge, ce sont des futurs adultes qui auront les bons comportements."

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