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Rassemblement au Bois de la Cambre: les autopompes ont dispersé les personnes présentes, 11 individus arrêtés

Quelques centaines de personnes se sont rendues dans le Bois de la Cambre ce vendredi suite à un appel au rassemblement sur les réseaux sociaux. La police s'est déployée en masse. Elle est entrée en action avec les autopompes et la police montée vers 20H15 pour disperser les personnes présentes. Les policiers ont procédé à dix arrestations administratives et une arrestation judiciaire pour coup porté à un cheval. Selon la zone de police, il n'y a pas de blessé.

Suite au rassemblement de jeudi au Bois de la Cambre, le collectif "L'Abîme" a appelé à une "fête sauvage" ce vendredi dès 18h. D'abord annoncée au Cinquantenaire à Bruxelles, elle a été déplacée au Bois de la Cambre. Un porte-parole du collectif a appelé à la non violence et à ce que chacun prenne ses responsabilités par rapport au Covid-19. Il a indiqué que l'événement vise à revendiquer le droit de se rassembler et qu'il espérait voir ces fêtes défendant la liberté de se réunir se propager dans toutes les villes à travers l'Europe.

Face à cet appel, la police s'est déployée en nombre ce vendredi dans le Bois de la Cambre. Voici le compte-rendu de la soirée.

19H: situation calme

Vers 19H, nos journalistes présents sur place nous ont décrit une situation plus calme que jeudi et une présence policière importante. Une vingtaine de combi de police étaient visibles, ainsi que plusieurs autopompes, la police montée et un drone qui rappelait les mesures sanitaires en vigueur.

A partir de 19H30, la situation est devenue plus tendue suite à plusieurs arrestations opérées par la police. "Une arrestation est opérée et tout d'un coup les autres jeunes se ruent sur l'endroit où se passe l'arrestation. Et alors il y a un soutien des forces de l'ordre qui arrive, la police montée arrive pour disperser les gens. On a l'impression de revivre, avec moins de violence et moins d'ampleur, les événements d'hier soir. Il y a un jeu du chat et de la souris qui s'opère ici, où les policiers se mettent en position et ils attendent. Tout est calme et puis tout d'un coup quelqu'un est arrêté, et ça provoque un mouvement d'indignation, un mouvement physique même qui se rassemble autour des policiers en criant 'liberté liberté'. Ceci dit, il n'y a pas encore eu de demande expresse de quitter les lieux. Il n'y a pas de 'râteau' qui a été organisé par la police pour véritablement évacuer le Bois de la Cambre", a indiqué notre journaliste vers 19h40.

20H15: la police avance et disperse les personnes présentes avec les autopompes et les cavaliers

Aux alentours de 20H15, quelques centaines de personnes étaient encore présentes dans le parc. Ces personnes étaient plutôt dispersées, jusqu'à un rassemblement de 100 ou 200 individus. En parallèle de ce rassemblement, la police a formé une ligne et les autopompes se sont mises en place. Des appels à la dispersion ont retenti à plusieurs reprises. La police est ensuite passée à l'action: les autopompes se sont mises en marge, projetant des jets d'eau sur plusieurs dizaines de mètres. Les personnes présentes se sont alors mises à courir. Le parc a été vidé et les individus se sont retrouvés dans des rues adjacentes. La police montée est intervenue pour faire fuir ces personnes.

Plusieurs arrestations

Durant son intervention, la police a procédé à dix arrestations pour trouble à l'ordre public et non-respect des mesures Covid, selon la porte-parole de la zone Bruxelles-Ixelles. "Une arrestation judiciaire a été opérée pour des coups contre un cheval de la police", a indiqué Ilse Van De Keere, la porte-parole. "Il n'y a pas de blessé dans les rangs de la police, et on ne m'a pas signalé d'intervention par des personnes blessées dans le parc. Une vitre d'un véhicule de police a été cassée", a-t-elle précisé.

Toujours d'après la porte-parole, les opérations se sont terminées vers 21H et la police devait rester présente jusqu'au couvre-feu de 22H.

On veut retrouver notre droit de se réunir et de se rassembler

Les collectifs "L'Abîme", derrière la "fête sauvage" de ce vendredi soir, et "La Boum", pour celle de jeudi soir, sont distincts. Le second n'a pas de revendications politiques particulières. "Organiser est un grand mot; nous sommes l'étincelle, comme 'La Boum' était un poisson d'avril qui a servi à réunir la poudre", a fait valoir un porte-parole du collectif. "On veut retrouver notre droit de se réunir et de se rassembler sauf qu'il faut demander une autorisation et comme cela fait un an qu'on vit sous une dictature sanitaire, il était évident que jamais nous ne l'aurions eue. D'où le qualificatif 'sauvage' pour nos fêtes. On estime qu'on ne fait rien de mal. Depuis quelques heures, on a l'impression qu'on organise un attentat terroriste. Cela montre à quel point on en est arrivé. Il est juste question de mettre de la musique dans un parc et encore hier, ils n'y sont même pas parvenus. Je pense qu'on a le droit de notre côté, la morale de notre côté, une bonne partie du peuple...".

Il a expliqué que l'intention du collectif était de répandre, dans un grand nombre de villes européennes, ce concept de "fêtes sauvages" dans les parcs, et ce tant que l'interdiction de se réunir restera de rigueur. "Avant-hier, il y avait déjà le Cinquantenaire. Les jeunes n'ont pas besoin de 'L'Abîme' ou de 'La Boum'. Ça coule dans leurs veines. Cela fait un an que les restrictions durent et on leur a juste proposé une soupape qu'ils ont saisie".

Le porte-parole a fustigé la répression de jeudi soir: "on a chargé des adolescents avec des autopompes, des chiens et des chevaux". C'est pour éviter de voir des jeunes pressés contre les grillages du Cinquantenaire que le collectif "L'Abîme" a changé le lieu vendredi et proposé le bois de la Cambre, la police ayant amassé jeudi soir les participants en bordure d'étang.

Quant à l'expression de violence envers les policiers, dont plusieurs dizaines ont été blessés, le porte-parole du collectif "L'Abîme" a défendu que chacun était responsable de ses actes. "On a prôné la non violence et on a appelé chacun à prendre ses responsabilités par rapport à la Covid-19. On recherche toujours un responsable, mais la responsabilité est à porter sur la gestion de la pandémie. Ce n'est pas nous, "La Boum", ou les jeunes. C'est la manière dont le gouvernement a géré la pandémie, la manière dont on nous a enfermés, dont on nous a séparés alors qu'on est des animaux sociaux qui ne peuvent pas vivre sans contact. Ce qu'on nous fait subir c'est de la torture psychologique. On a rencontré des jeunes et si d'autres leur avaient parlé, ils auraient fait comme nous. Il n'y a pas d'autre alternative".

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