Accueil Actu

Le variant brésilien inquiète l'Europe: pourquoi?

Le variant brésilien P1 reste encore mal connu, mais il soulève de nombreuses inquiétudes. Au Brésil, la situation est tendue, hôpitaux sont débordés et plus de la moitié des patients en soins intensifs ont moins de 40 ans.

Chez nous, ce variant représente pour l'instant 2 % des contaminations. L'émergence de ce nouveau variant inquiète les scientifiques en raison de ses caractéristiques, comme nous l'explique Simon Dellicourt, est épidémiologiste à l'ULB. Cela s'explique par deux raisons:

  • Comme le variant britannique, il est suspecté d'être plus transmissible
  • Il est suspecté de contourner l'immunité naturelle acquise par des infections dans le passé. Autrement dit, une personne qui a acquis des anticorps à la suite d'une infection avec un autre variant pourrait malgré tout être touchée par le variant brésilien.

Plus mortel? Aucune étude ne le prouve

À Manaus (Brésil), de nombreuses infections avaient été enregistrées lors des deux premières vagues. À tel point que les scientifiques estimaient que la ville était proche de l'immunité collective. Mais depuis quelques semaines, Manaus fait face à une nouvelle vague d'hospitalisations. Cela pourrait s'expliquer par le fait que des personnes qui avaient été infectées le sont à nouveau par le variant brésilien P1. 

Le P1 a émergé en décembre dernier dans la région de Manaus, en Amazonie, mais n'a été identifié pour la première fois comme un nouveau variant qu'en janvier, au Japon, chez des voyageurs ayant séjourné dans ces zones du nord du Brésil.

Comme le variant sud-africain, il est porteur de la mutation E484K, qui, selon certaines études, pourrait entraîner plus de réinfections que les autres souches, un plus grand nombre d'anticorps étant nécessaire pour lui résister. Il présente aussi plusieurs délétions dans la protéine Spike, celle par laquelle le virus rentre dans les cellules pour les infecte. Aucune étude concluante n'a encore été publiée pour attester que le variant P1 serait plus mortel.

La France suspend ses vols vers le Brésil

La France a décidé de suspendre "jusqu'à nouvel ordre" tous les vols avec le Brésil. En Belgique, aucune mesure n'a encore été prise. Au micro de Fabrice Grosfilley sur Bel RTL, le président du cdH et bourgmestre de Namur, Maxime Prévot, a déploré "un défaut de prise au sérieux de ce variant". "Pourquoi prendre des mesures sur le variant britannique qui ne seraient pas applicables sur le variant brésilien?", s'est-il indigné. 

À noter qu'il n'y a pas de vol direct vers le Brésil depuis la Belgique. 

À lire aussi

Sélectionné pour vous