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Vers un renforcement des mesures sanitaires lors du prochain Conseil national de sécurité? La réponse d'Emmanuel André (vidéo)

Emmanuel André, l'ancien porte-parole interfédéral de la lutte contre le covid-19, était l'invité du RTL INFO 19H. Il a répondu aux différentes questions de Simon François.

Un conseil national de sécurité est attendu pour la fin du mois. Selon vous, il devra décider de nouvelles mesures, plus strictes ?

"Je ne vais pas me prononcer, mais il y a un nouvel organe le Celeval, qui a pour mission de conseiller le gouvernement par rapport aux mesures. Mais le Celeval observe les mêmes choses que les autres. Je ne pense pas qu’il faille se demander si les mesures sont assez strictes ou pas. Il faut voir si elles sont adaptées pour maintenir un équilibre. Aujourd’hui, l’équilibre a été rompu puisqu’il y a eu des importations de cas ces dernières semaines. Il y a aussi la rentrée scolaire, la rentrée académique… qui vont contribuer à déséquilibrer le système. Je ne pense pas que ce soit le bon moment d’être plus laxiste. Il y a déjà énormément d’événements perturbants par rapport à l’équilibre. S’il fallait faire quelque chose, ce serait de répéter le bon sens derrière toutes les mesures qu’on prend. Certaines ont été appliquées de façon excessives. Il va falloir se réinventer dans la façon de communiquer. Mais les mesures prises comme la distanciation physique, ne pas multiplier ses contacts et le masque, ce sont des outils qui fonctionnent. Il faut pouvoir les utiliser pour que notre société puisse atteindre ce fameux équilibre qui nous permette de construire autre chose. On ne va pas hésiter encore des mois et des mois sur la façon de lutter contre ce virus."

Pour l'instant, les contaminations concernent surtout les tranches les plus jeunes de la population. Des patients globalement moins gravement malades. Ce n'est pas une bonne chose pour l'immunité collective?

"En théorie, oui. C’est ce qu’il se passe. Pendant l’été, on a vu énormément de personnes plus jeunes être infectées. Maintenant, ce qu’on sait d’autres pays, qui sont plus avancés que nous dans l’épidémie, c’est que ce phénomène chez les jeunes prend une ampleur trop importante, il est inévitable qu’il va déborder vers les personnes plus âgées. On va alors connaître le type de conséquences qu’on a connues par le passé, même si on est mieux armés. Donc, cette théorie de l’immunité collective a été proposée au début de l’épidémie, puis on s’est rendu compte qu’on pouvait développer une immunité mais de façon extrêmement contrôlée. On voit dans des pays comme la Suède, qui a aujourd’hui des mesures plus strictes qu’en Belgique, qu’il faut surtout garder les choses sous contrôle. On va inévitablement avoir des clusters pendant les mois qui viennent. Il faudra les gérer."

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