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Violences conjugales: à cause du confinement, les délais d'attente pour une prise en charge sont passés de 3 à 8 mois

Durant la crise sanitaire, le nombre de cas de violences conjugales avaient considérablement augmenté. Les associations d'aide sont débordées. Actuellement, tant les femmes battues que les auteurs des agressions doivent souvent attendre plusieurs mois avant d'être pris en charge. Pour tenter de remédier à cette situation, la Fédération Wallonie Bruxelles débloque un budget de 875.000 euros.

Coups, insultes, humiliations, … Durant le confinement, le délai d’attente des dossiers d’attente des dossiers de violences conjugales et intra familiales était devenu inacceptable pour les victimes ou les familles. Il est passé de 3 à 8 mois. "Ce sont souvent des besoins dans le couple qui ne sont pas exprimés ou des choses qu’on accepte alors qu’au fond de soi, on n’est pas d’accord avec ça, décrit Alexandra François, criminologue et animatrice de groupe. Les bases du couple qui étaient mises au départ que l’on oublie, dont on ne reparle pas. Un manque de communication. Tout cela, on le retrouve fréquemment dans nos groupes".

95% des auteurs de violences sont de hommes. Seuls 5% sont des femmes. Les auteurs peuvent être pris en charge dans un centre spécialisé. "Il y a cet espace à la réflexion et [qui permet de savoir] comment la personne va pouvoir élargir son répertoire comportemental, décrit Benjamin Tock, psychologue. Comment elle va être amenée dans des dynamiques de changement pour prévenir l’éventualité des récidives".

La récidive concerne 20% des auteurs qui intègrent ces thérapies de groupe. Contre 38% pour des mesures plus restrictives, comme les peines d’emprisonnement. "C’est une incitation, un encouragement, à ce que des mesures judiciaires alternatives soient toujours à l’honneur en Belgique", considère Anne Jacob, directrice de l’ASBL Praxis. La Fédération Wallonie Bruxelles compte 5 centres mettant en place un accueil des personnes concernées. 875.000 euros sont débloqués pour venir en aide à une douzaine d’associations afin de leur permettre d’embaucher des personnes de terrain. "On sait qu’il est important d’agir juste après les faits commis, sinon la personne à tendance à se distancier des faits. C’est important que la personne puisse s’approprier très rapidement les faits et travailler à la responsabilisation", explique Valérie Glatigny, ministre francophone des Maisons de justice.

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