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Les enfants ont aujourd'hui un statut de victime dans les violences conjugales: "Un impact sur leur esprit et leur corps"

Considérés comme simples témoins il y a 15 ans, les enfants qui grandissent dans des familles violentes ont aujourd’hui un statut de victime. Car souvent, la violence entre parents crée un syndrome post-traumatique chez l’enfant qui assiste à ces scènes.

Il y a 15 ans, les enfants étaient considérés comme témoins dans les cas de violences conjugales. Aujourd'hui, ils sont vus comme des victimes à part entière. Dans les foyers violents, un enfant est témoin de ces scènes dans 40% des cas. Si les violences sont graves, ce chiffre monte jusqu’à 50%. Ce n’est évidemment pas sans conséquences pour l’enfant. Six fois sur dix, il développe un syndrome post-traumatique. Les séquelles sur son développement peuvent être importantes à plusieurs niveaux : psychologique (dépression, anxiété, estime de soi...), physique (retard de croissance, énurésie, trouble de langage...), comportemental (reproduction des violences, troubles de la concentration, fatigue...), cognitif (trouble de l'apprentissage, difficulté d'audition...) et affectif (timidité excessive, difficulté à s'attacher ou se séparer). Il est impossible de faire des généralités car chaque enfant réagit de manières différentes. 

Il ne sait pas ce qu’il doit faire car il ne peut normalement pas prendre parti. Cela a un impact sur son esprit et donc sur son corps

Il y a néanmoins un point commun à presque toutes les petites victimes : l’état de sidération. "L’enfant se trouve dans une position d’impuissance", confie Françoise Hoornart, psychologue et coordinatrice de l'équipe SOS Enfant Tournai-Mouscron. "Il ne sait pas ce qu’il doit faire car il ne peut normalement pas prendre parti. Cela a un impact sur son esprit et donc sur son corps."

Les violences continuent après la séparation

Pour le parent victime, ces situations de violence servent souvent de déclic pour entamer une procédure de séparation dans le but de protéger leur enfant. La violence ne s'arrête pas pour autant car le parent agresseur tente souvent de retourner la situation à son avantage lors des gardes alternées en rejetant la faute sur l'autre parent.

En 2018, près de 40.000 plaintes pour violence conjugale ont été déposées en Belgique. Dans 95% des cas, la femme, souvent mère de famille, est la victime.

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