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Au stade Vélodrome de Marseille, discorde entre club et Arema

Pour qui le Vélodrome ? La question du partage du stade entre l'Olympique de Marseille et le gestionnaire, Arema, va se dénouer dans les prochains jours et l'issue reste incertaine, après des mois de négociations pimentées par les +coups de com'+ du président de l'OM.

"Je ne sais pas si ça va aboutir ou pas", explique vendredi à l'AFP le président d'Arema, Bruno Botella. Son entreprise a fait ses ultimes et "dernières propositions à l'Olympique de Marseille cette semaine sur le principe d'une délégation de l'exploitation commerciale du stade".

Le club et Arema ne sont pas parvenus à un accord depuis le début des discussions en octobre, et la balle est désormais dans le camp du président de l'OM, Jacques-Henri Eyraud, que l'AFP n'a pu joindre vendredi en début d'après-midi.

Le dirigeant olympien se plaint de n'être que locataire du Vélodrome, et devrait payer pour partager la gestion du stade. Ni les montants ni le pourcentage de participation discutés lors des négociations n'ont filtré. Cependant il n'est pas prévu que l'OM entre au capital d'Arema.

"La situation actuelle entre le stade Vélodrome et l'OM est totalement contre-productive, pour l'ensemble des parties", expliquait Eyraud à l'AFP en juillet 2017, alors que "nos concurrents sont soit propriétaires de leur stade soit bénéficient d'un bail longue durée".

- "Si on voulait une boîte de nuit..."

"Tout le monde est d'accord sur le fait que ça simplifierait les choses si on pouvait travailler ensemble", assure Botella. Mais il rappelle que "la direction précédente n'a pas voulu d'une exploitation commune" du stade.

En juillet 2017, Eyraud avait mis Arema devant le fait accompli, obtenant l'accord de la mairie pour négocier un rapprochement entre l'OM et le gestionnaire. La Ville, qui a passé un PPP (partenariat public privé) avec Bouygues pour la rénovation du stade, tient à garder le Vélodrome, qui lui reviendra en 2045, à l'état neuf selon le contrat.

"On a tous intérêt à ce que la négociation réussisse, commente l'adjoint aux sports de Marseille, Richard Miron, mais il n'y a aucune ambiguïté: le stade reste aux Marseillais. C'est une négociation privée entre deux opérateurs privés"

Eyraud a également ferraillé sur le terrain médiatique pour emporter le morceau, taclant au fil d'interviews (dans Les Échos par exemple) le stade, sur "la sono inaudible" ou l'éclairage "pas en technologie LED".

"Si on voulait une boîte de nuit il fallait le dire au départ", répond Botella, rappelant que l'OM d'avant Eyraud a participé au cahier des charges et que la sono comme l'éclairage 2000 lux le respectent.

Depuis Bilbao, où l'OM jouait en Europa League en mars, le président Eyraud avait aussi twitté une photo du "superbe stade" de l'Athletic, "pour un investissement très raisonnable de 160 millions d'euros".

- Un modèle pas encore à l'équilibre

Les prix ne sont pas les mêmes dans le bâtiment en Espagne, rétorque le dirigeant d'Arema, dont Bouygues, bâtisseur du stade, est actionnaire à 10%. Il explique également que la rénovation du Vélodrome a coûté moins cher que le stade de Lyon. "Il faut rétablir certaines vérités: quand on nous dit qu'un stade qui vaut 8.000 euros la place et qui a coûté 450 millions d'euros est mieux qu'un stade qui coûte 3.000 euros la place et qui a coûté 220 M EUR..."

Pour Marseille, le coût se monte précisément à 270 millions, puisqu'il y a également eu 20 millions consacrés au stade d'athlétisme Delort, qui flanque le Vélodrome, et qu'il reste 30 millions de manque à gagner sur des terrains à bâtir cédés autour du stade.

Botella souligne également qu'en quatre ans d'exploitation, le Vélodrome a développé son modèle, même s'il n'est pas encore à l'équilibre (1,5 million d'euros de déficit sur le dernier exercice).

Outre les matches de l'OM, le Vélodrome a accueilli 43 grands évènements, selon son directeur, Martin D'Argenlieu: "des matches de rugby dont le France-Italie du Tournoi des six nations, et des concerts avec les plus grands: Paul Mc Cartney, AC/DC, Soprano l'enfant du pays et bientôt les Rolling Stones..."

La gestion du Vélodrome par Arema "répond parfaitement au contrat et aux attentes de la Ville, reprend Botella. Nous reversons 12,5 millions d'euros par an à la Ville, soit 50 millions à la fin de cette quatrième année".

"Arema est là pour longtemps, conclut Botella. Gérer le stade, c'est peut-être ce qu'ils (les dirigeants olympiens) veulent, mais quoiqu'ils fassent il faut préserver les garanties à la Ville sur 35 ans."

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