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Les célèbres promenades en calèches disparaissent à Montréal: "Il est temps d'évoluer"

Prisées des touristes depuis des siècles mais dénoncées par les défenseurs des animaux, les promenades en calèches de Montréal vont disparaître de la circulation à la fin de l'année, épilogue d'une longue querelle entre la mairie et les cochers.

"Depuis que Montréal existe, il y a des chevaux", explique fièrement Luc Desparois, propriétaire de calèches, assurant que ces dernières font partie du "patrimoine culturel" de la ville. Mais du côté de la mairie, la volonté est maintenant de retirer cette industrie qui emploie une cinquantaine de cochers. En 2018, le conseil municipal a adopté un règlement interdisant les calèches, une promesse électorale qui doit s'appliquer dès le 1er janvier 2020.

La mort d'un cheval en pleine rue, à l'automne 2018, alors qu'il tirait une calèche, avait été l'occasion pour la maire Valérie Plante de rappeler que "cette industrie n'a plus du tout sa place à Montréal". "C'est un folklore qu'on a connu, qu'on a certainement apprécié mais aujourd'hui je pense qu'il est temps d'évoluer", justifie Jean-François Parenteau, responsable du dossier au sein du comité exécutif de la ville, évoquant la nécessité de "démontrer une sensibilité envers les animaux".

Un argument salué par l'association québécoise de protection des chevaux Galahad, partenaire de la mairie. La fondatrice, Chamie Angie Cadorette, y voit la fin de "conditions de travail difficiles" pour ces animaux. "Ce n'est pas juste une heure par jour. C'est huit heures par jour, à monter et descendre des cotes dans le trafic", fustige-t-elle.

Des compensations pour les entreprises

Pour compenser les propriétaires de chevaux et éviter l'abattoir, la mairie a dévoilé en avril un programme prévoyant "1.000 dollars canadiens (685 euros) par animal" remis à la société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA), en vue d'un placement dans un refuge ou une famille d'accueil.

Au 16 décembre, une seule demande d'adhésion au programme avait été déposée. "C'est une insulte totale. Vous m'offririez 10.000 dollars demain matin que je ne vous les vendrais pas. Ça n'a pas de prix parce que ça devient des amis", s'exclame Luc Desparois.

La mairie assure travailler également sur un programme d'accompagnement professionnel pour aider les anciens cochers à se remettre en selle.

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