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La teneur en sucre du nectar influe la capacité des abeilles à butiner

(Belga) La forme des papilles décorant la langue des abeilles détermine la concentration en sucre du nectar pour laquelle l'absorption de calories est optimale chez ces insectes, ressort-il lundi d'une étude menée par des chercheurs de l'Université Libre de Bruxelles (ULB) et l'Université de Mons (UMons).

Les abeilles sont de paisibles butineuses qui contribuent à la pollinisation des plantes à fleurs lors de leur collecte de nectar. Ce liquide sucré, qui leur procure l'énergie nécessaire pour vivre, est prélevé grâce à leur langue qu'elles y plongent cinq fois par seconde. Plus la teneur en sucre du nectar est élevée, plus son apport énergétique est important. Pour augmenter leur pouvoir d'attraction des insectes et ainsi leur chance d'être pollinisées, les plantes devraient donc produire le nectar le plus sucré. En réalité, sa concentration en sucre dépasse rarement 60%. La raison de cette limitation est à chercher du côté du mécanisme de capture lui-même. Des mesures in vivo effectuées en laboratoire montrent en effet, qu'au-delà de cette limite, les abeilles capturent moins de nectar à chaque lapement. L'étude, qui paraît dans la revue scientifique américaine PNAS, montre que lorsque la langue est immergée dans le nectar, les papilles s'ouvrent comme le feraient les poils d'un pinceau. La présence de ces excroissances permet donc d'emprisonner une quantité plus importante de nectar par rapport à une langue qui en serait dépourvue. Ces mêmes expériences montrent cependant que cet atout morphologique ne joue plus aucun rôle lorsque la teneur en sucre du nectar dépasse une valeur critique. En effet, lorsque la concentration en sucre augmente, la viscosité du liquide croît rapidement et empêche les papilles de s'ouvrir complètement avant que la langue ne se retire du nectar. L'équipe de recherche montre que la valeur précise de la concentration limite en sucre est déterminée par le rapport entre la longueur et le diamètre des papilles. "Une corrélation entre la morphologie des langues d'abeille et la viscosité du nectar qu'il aurait été difficile de prédire a priori et qui met en évidence un processus de coadaptation des plantes et de leurs pollinisateurs", précisent les équipes universitaires. (Belga)

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