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Mort d'Elisa Pilarski par morsures canines: son compagnon mis en examen pour homicide involontaire

Il avait clamé l'"innocence" de son chien Curtis après la mort de sa compagne Elisa Pilarski, des suites de morsures canines dans une forêt de l'Aisne fin 2019: Christophe Ellul a été mis en examen jeudi pour "homicide involontaire".

M. Ellul a été mis en examen "pour avoir par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité (...) involontairement causé la mort" de sa compagne, "résultant de l’agression commise par plusieurs chiens dont il était propriétaire ou gardien", a annoncé dans un communiqué le procureur de la République de Soissons, Julien Morino-Ros.

Il a été laissé libre sous contrôle judiciaire avec l’interdiction d’entrer en contact avec les membres de la famille d'Elisa Pilarski, constituée partie civile.

Il s'agit de la première mise en examen dans ce dossier très médiatisé.

"L’instruction va maintenant se poursuivre, étant précisé que des recours sont actuellement en cours devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Amiens, s'agissant de demandes d’actes formulées notamment par la famille de Mme Elisa Pilarski", poursuit le magistrat.

Il rappelle que "c'est à l’issue de l'information judiciaire qu’il sera décidé des suites qu’il conviendra de donner à cette affaire et de saisir ou non le tribunal correctionnel aux fins de jugement".

- Curtis seul chien impliqué -

Cette mise en examen "est un événement dont la mise en œuvre ne nous a pas du tout surpris, la question c’était quand cela allait intervenir", a réagi pour l'AFP Me Alexandre Novion, avocat de Christophe Ellul. "C’est une étape nouvelle qui nous permet de travailler en fonction de cela", a-t-il ajouté.

"Christophe Ellul demeure une victime dans ce dossier, et qu’il soit partie civile ou mis en examen, ce n’est pas cela qui va changer son combat pour la justice et pour la vérité", a affirmé l'avocat.

Elisa Pilarski, âgée de 29 ans et enceinte, avait été retrouvée morte par son compagnon dans une forêt de l'Aisne, à Saint-Pierre d'Aigle le 16 novembre 2019, où elle promenait Curtis, à proximité d'une chasse à courre, après "une hémorragie consécutive à plusieurs morsures", selon l'autopsie.

Une longue bataille, abondamment relayée sur les réseaux sociaux, s'en était suivie autour des responsabilités présumées de la meute de la chasse à courre, incriminée par Christophe Ellul.

Mais le ministère public avait désigné Curtis en novembre sur la foi des analyses ADN et examens des morsures menées. Ces éléments "tendent à démontrer l'implication exclusive du chien Curtis dans les morsures ayant entraîné la mort" de la jeune femme, avait indiqué le procureur chargé par intérim du dossier, Eric Boussuge.

"Aucune trace d’ADN provenant des 33 chiens de meute prélevés n’a été retrouvée" alors que "l’ADN de la victime est présente à partir de traces de sang prélevées en différents points de la gueule et de la tête du chien Curtis", avait précisé M. Boussuge.

- "Dressage au mordant" -

Selon le parquet, l'animal avait "fait l’objet d’un dressage au mordant, forme d’apprentissage interdite en France et pouvant relever d’actes de maltraitance animale", et "de nature à abolir toute capacité de contrôle ou de discernement" chez l'animal.

Une version fermement contestée par M. Ellul qui a toujours clamé l’innocence de son chien, désigné par l'accusation comme un "American Pitbull Terrier, provenant d’un élevage des Pays-Bas et introduit illégalement en France par son acquéreur".

"Curtis est innocent. Il n'aurait jamais tué Elisa", avait assuré en novembre Christophe Ellul lors d'une conférence de presse à Bordeaux, désignant à nouveau comme responsable l'équipage de chasse.

Il avait demandé une contre-expertise dans ce dossier, une requête rejetée en janvier par le juge d'instruction, décision contre laquelle il a fait appel.

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