Accueil Actu

Pierre-Charles Boudot, jockey de l'année 2020

Une Cravache d'or, douze victoires de groupe 1, l'excellence : sur le dos des pur-sang, le Français Pierre-Charles Boudot, 28 ans, a raflé la mise sur les champs de courses en France et à l'étranger, devenant le jockey de l'année 2020.

Cette année-là, "PC" Boudot, comme le surnomment ses amis et ses fans a notamment épinglé à son palmarès le Grand Prix de Saint-Cloud avec Way To Paris, le Prix de Diane (Fancy Blue), le Grand Prix de Paris (Mogul) ou encore la Breeders'Cup Mile (Order Of Australia) et la Breeder's Cup Filly and Mare Turf (Audarya).

Né à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire) en 1992, le jeune homme brun, barbe et moustache naissantes, a baigné dans le monde du turf depuis son enfance, son père était entraîneur de galopeurs.

Il a grandi avec les chevaux. "J'étais fasciné par l'animal", confie-t-il à l'AFP, le sourire aux lèvres.

Certain de devenir jockey, il fait ses armes en course sur les poneys jusqu'à 11 ans. A 14 ans, il intègre l'école des courses de l'Afasec à Gouvieux (Oise) et fait son apprentissage chez André Fabre, le numéro un des entraîneurs français.

A 16 ans, il monte en course sur les pur-sang en tant qu'apprenti et rencontre Hervé Naggar, son agent devenu ami, qui sélectionne désormais pour lui les meilleurs galopeurs.

"C'est incroyable, tout est allé très vite. Dire qu'il est rentré dans le classement des meilleurs jockeys du monde et il n'est jamais rassasié!", s'exclame Hervé Naggar dans son bureau où une photo accrochée au mur immortalise la journée du Prix de l'Arc-de-Triomphe 2019 remporté par Pierre-Charles Boudot avec Waldgeist.

Sans casaque colorée, mais portant polo noir et baskets, assis sur un canapé, "PC" évoque, la lumière dans les yeux, son premier succès avec la jument Pampeana.

"Après cette victoire, j'ai eu la chance de monter régulièrement et à cette époque j'étais petit...", se souvient-il.

Il a grandi jusqu'à 19 ans et mesure 1,74 m pour 55 kg, un handicap pour un jockey.

- "Garder la ligne" -

"Le plus difficile dans ce métier, c'est de garder la ligne!", avoue le jeune homme mince mais musclé qui "monte tous les jours à cheval, fait du vélo, de la course à pied et un peu de sauna pour éliminer les livres en trop".

Il fait des sacrifices, peu d'excès à table, pour vivre sa passion qui ne lui laisse guère de temps pour sa vie privée. Il s'accorde "un mois de repos l'hiver pour décompresser".

Comme beaucoup de jockeys, il fait souvent connaissance avec ses chevaux au rond de présentation. Il les monte "à l'instinct et au feeling".

Et dans ce métier à risque où les pur-sang sont lancés à plus de 60 km/h Pierre-Charles Boudot affirme ne pas connaître la peur, "juste un peu d'appréhension parfois".

Jamais blessé lors de ses rares chutes, il estime "avoir eu de la chance".

D'autres jockeys, dont le retraité Yves Saint-Martin, ne tarissent pas d'éloges sur ce surdoué des hippodromes.

"Il a le sens de la course, du cheval et beaucoup de sang froid", estime Yves Saint-Martin, le jockey du siècle dernier qui a fait retentir la marseillaise sur les 5 continents en 30 ans de carrière.

Selon lui, Pierre-Charles Boudot "est bien placé à cheval. C'est un très grand jockey international qui fait un travail d'orfèvre!".

Pour Olivier Peslier, 48 ans, dont 30 en course, son "copain de vestiaire est patient, a du feeling et opte toujours pour la meilleure trajectoire. Il prend des risques et ça marche!"

Le secret de sa réussite ? Peut-être un équilibre qu'il trouve auprès de ses amis, de sa sœur Marie-Gabrielle et de sa mère qui possède un haras.

Pour la suite, Pierre-Charles Boudot, qui voue aussi une passion au foot - il est fan de l'Olympique Lyonnais - va "continuer de se donner du mal pour réussir!".

À lire aussi

Sélectionné pour vous