Partager:
Mercedes sort du bois et nous arrive avec une vrai sportive entièrement conçue en interne, l’ AMG GT S. Un mélange de sportivité et de raffinement qui comblera les plus exigeants.
Lorsque je suis arrivé devant l’AMG GT plusieurs sentiments m’ont envahis : l’admiration d’abord, quelle belle voiture, racée, basse, large, avec de grosses ouies d’aération de part et d’autre de la calandre et ses feux en amandes qui filent vers l’arrière, quasiment pas de plis dans la carrosserie, une robe magnifique, et un long capot alors que l’habitacle ne débute qu’au milieu de la voiture. Ensuite le ravissement et la joie de pouvoir conduire ce magnifique engin annoncé pour 510cv. Une fois installé dans le cockpit, il n’y a pas d’autres mots, c’est le respect qui s’impose, cuir partout, finition impeccable et cette terrible console centrale à l’image du V8 avec 4 boutons de part et d’autre du levier de transmission et du pavé tactile qui commande l’ordinateur de bord. Devant le conducteur le tableau de bord avec ses 2 cadrans analogiques mais aussi les 4 bouches de la ventilation alignées comme autant de pots d’échappement. Moteur en route, houlà, voilà une voiture qui inspire maintenant l’humilité, le claquement du V8, 4L bi-turbo ne laisse aucun doute quant au comportement de la bête, un vrai pur-sang, docile mais prêt à bondir à la moindre sollicitation. Dès que cette AMG GT s’ébroue, puissance, rigidité, bruits mécaniques se manifestent et on y va mollo parce que le capot est très long et pas facile à cerner.
Sur la route
On est dans une sportive, une vraie, c’est ferme sans être inconfortable (mais limite pour aller à Marseille), très direct, et le rugissement du moteur est bien présent, pour les amateurs il y a même moyen d’augmenter le volume sonore via un des 8 petits boutons. On commence par rouler tranquille, sur l’autoroute, de quoi faire connaissance, notamment avec les modes de cartographie, confort, sport, sport+ et race. Voiture haut de gamme et bourrée de technologie, tout cela commande l’amortissement, les passages de vitesse, la réponse à l’accélérateur. En mode confort, c’est relax, le moteur reste bas dans les tours et on peut conduire franchement sans avoir peur de recevoir un coup de pied au derrière, la voiture est placide mais prête à bondir. Sport et sport+, on y est, les 510 chevaux, les roues arrières propulsent la GTS vers l’avant sans jamais se fatiguer et jusqu’à atteindre des vitesses hallucinantes puisqu’il ne faut que 3,8 secondes pour passer de 0 à 100Km/H, le constructeur promet 310km/h en pointe. Le grondement du moteur devient strident, et comme en formule 1 des petites diodes apparaissent sur l’écran pour signifier qu’il est temps de changer de rapport avec les palettes au volant. Roues arrière mordantes, train avant direct et précis, un plaisir de conduire intégral, c’est une vraie GT, sur circuit elle rivalise d’ailleurs parfaitement avec la Porsche 911. Autre aspect non négligeable, les freins carbones dont le mordant est aussi franc que puissant.
Bijou de technologie
Côté technique c’est un petit bijou, V8 bi-turbo relié à la boite 7, speedshift à double embrayage, via un arbre de transmission en carbone. Boite installée au niveau du train arrière de quoi garantir une répartition des masses quasi-parfaite, 47% sur l’avant, 53% sur l’arrière, de quoi aussi réduire la taille du coffre à 280L. Le moteur est assemblé à la main, par une seule personne, son nom est dès lors écrit dessus. Bien entendu tout cela se paie 138.000€ pour le GT S de base, alors que la consommation mixte tourne autour des 11,6 L. Mais prestige, luxe et performances garantis pour un public averti, n’allez pas mettre cette AMG GT S dans les mains de n’importe qui, même si l’électronique parviendra à corriger les erreurs, il y a des limites à tout.
L’avis de Colombe. Et les femmes qu’en pensent-elles ?
Très honnêtement je ne sais que dire. Bien sûr la ligne est magnifique et l’habitacle très raffiné, très très très belle voiture. Mais c’est une voiture de mec, les femmes qui aiment les sportives se tourneront plus vers une Jaguar F-Type que vers cette GTS malgré tout intimidante. Mais puisqu’il faut donner un avis, allons-y. C’est assez sec, vite brutal, et la différence des modes confort, sport etc n’est pas assez marquée. Cuir, ergonomie, sièges, tout cela est très bien mais la visibilité ¾ avant n’est pas excellente, et la longueur de l’avant de la voiture rend l’estimation des distances difficile. Pas beaucoup de coffre non plus, mais plus que dans une Porsche, inutile en revanche de vous faire le chapitre " enfants ", à part en mettre un sur la place de droite il n’y a rien d’autre à faire. Cette Mercedes est radicale, extrême, utilisable au quotidien mais pas pratique. Moins caricaturale qu’une Ferrari, plus classe qu’une 911. J’aime beaucoup mais c’est trop typé que pour en faire sa voiture de tous les jours, quant aux loisirs j’opterais plutôt pour une version plus soft style SLK 350 pour rester dans la marque.
