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Essai Renault Espace, l’Espace ré-inventée

L’Espace, telle qu’on la connaissait jusqu’ici, comprenez grand monospace c’est terminé. Le genre a fait son temps, Renault fait donc de son vaisseau familial, un vaisseau amiral.

Les grands monospaces n’ont plus la côte. Les ventes sont en baisse et on ne jure plus que par le SUV, 5 ou 7 places. Fini donc la semi-camionnette avec ses 7 places " au cas où " pour emmener les enfants et leurs copains quand c’est nécessaire, d’autant qu’à force de chercher de l’espace et de la modularité les véhicules ont beaucoup grandi et sont devenus chers, sans compter qu’aujourd’hui les monovolumes compacts offrent plus de possibilités que les grands monospaces d’hier, la grand Scénic est 13 cm plus longue et 4 cm plus large que l’Espace II et propose un coffre 2 fois plus volumineux.

Fort de ce constat Renault a donc repensé sa copie et l’a transformée en véhicule haut de gamme. Ne parlez plus de monospace mais bien de crossover, c’est-à-dire mélange des genres. L’espace garde la longueur de l’ancienne, version longue, mais perd 7 cm en hauteur. Surfaces vitrées plus fines, ceinture de caisse plus haute, le tout gagne en dynamisme et en classe. Et voilà une grande " berline " chic, mais pratique.

Dynamique

Pratique parce que l’Espace a gardé l’option 7 places, plus des sièges amovibles comme avant mais bien 2 sièges d’appoint qui s’effacent dans le plancher. Le " au cas où " est préservé, la manipulation est désormais beaucoup plus facile, et l’Espace n’existe plus qu’en une seule longueur. Inconvénients de cette nouvelle configuration : le volume du coffre qui régresse, il faut bien mettre les sièges quelque part, 660 L au lieu de 780 (en version  5 places) et 2000 L au lieu de 3000 tous sièges repliés. Le conducteur, lui, profitera pleinement de la nouveauté. Une voiture à conduire, et pas seulement les autres, avec un habitacle moderne, lumineux et de style cockpit. Compteurs traditionnels devant vous, mobilier enveloppant mais large console centrale à hauteur du coude qui ferme complètement l’espace dévolu au pilote. Beau pommeau de vitesse en forme de " L " inversé, le tout surmonté d’une tablette tactile 9 pouces  et le système R Link 2 pour commander toute la connectivité, l’info-divertissement, le gps, l’ordinateur de bord et même les sièges massant. C’est très homogène, malheureusement le tactile en voiture ce n’est pas l’idéal, avec les mouvements de caisse et les vibrations il n’est pas toujours facile de poser son doigt au bon endroit.

Conducteur privilégié

Nouvelle ligne et nouvelles sensations, ce fleuron de Renault fait la part belle à son pilote  notamment via une autre nouveauté, le " Multi-Sense ". concrètement un bouton qui permet de sélectionner divers modes de conduite : Neutral, Perso, Confort, Sport et Eco. Ces modes influent sur l’amortissement adaptatif, la consistance de la direction, la sonorité moteur, l’affichage du tableau de bord, la gestion moteur/boîte, la climatisation et le réglage du 4Control, le système à quatre roues directrices qui donne à l’Espace une maniabilité diabolique. Petit bémol, la sagesse des moteurs, 1600 dCi de 130 ou 160cv et 1600 essence TCe 200ch. Avantages, ils proposent des émissions de CO2 très basses  (116 à 140 gr/Km), inconvénients ils font de ce véhicule un engin fort placide malgré sa ligne racée, finalement le moteur essence est le plus plaisant avec une plage d’utilisation plus large et des reprises plus franches, pour autant que l’on aille chercher des tours. A combiner avec un mode sport pour profiter de bonnes sensations, d’une meilleure réactivité et d’un contact plus ferme avec la route.  A partir de 35.000€ (45.000 pour le haut de gamme) l’offre est alléchante vu l’ensemble des qualités. L’Espace est effectivement le nouveau fer de lance haut de gamme du constructeur français. Ligne, raffinement, équipement dernier cri, tout y est. On regrettera un petit manque de nervosité mais on apprécie l’ambiance à bord, avec toujours cette possibilité d’embarquer 6 passagers. Une mutation réussie pour une dévoreuse de kilomètres, à condition d’adopter le mode sport qui donne un meilleur ressenti, le mode confort autorisant un peu trop de roulis à notre goût.  


L’avis de Colombe : Et les femmes qu’en pensent-elles ?

Premier constat, c’est grand, très grand, plus adapté à la route qu’aux petits trajets en ville. Pas très féminin non plus. Mais ça roule tout seul, grâce aux 4 roues directrices la maniabilité est étonnante et avec toutes les aides à la conduite (régulateur de vitesse adaptatif, alerte de survitesse, manœuvres de créneau automatiques, affichage tête haute rétractable et alerte de distance de sécurité) le maniement de l’engin est grandement facilité. Bon point aussi pour le confort, peu de bruit à bord et les sièges sont du genre Pullman, confortables et bien enveloppants. Où cela se corse c’est sur l’espace conducteur. Le tableau de bord et la console sont tellement envahissants que se mouvoir dans l’habitacle est délicat : difficile de se retourner pour intervenir à l’arrière ou encore de déposer son sac quelque part près des pieds. Dommage aussi que certains détails de finitions n’aient pas été mieux traités, genre pare-soleil qui font un peu toc. J’ai aussi été un peu surprise par la consommation, entre 8 et 9 litres, petit moteur dans grosse voiture, il n’y a pas de miracles. Par contre les 7 sièges, désormais permanents, sont une bonne chose, au moins ils sont toujours prêts en cas de besoin et faciles à manipuler. L’ancienne Espace n’était pas très féminine, la nouvelle ne l’est pas plus, elle gagne en look et en aspects pratiques lourds, mais perd ce petit côté " Espace à volonté " qui en faisait la voiture familiale par excellence. Une voiture pour homme.    

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