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"Certains donnent un coup de téléphone avant de partir pour prévenir qu’ils vont venir": un ancien contrôleur de l'Afsca explique pourquoi certains contrôles ne sont pas inopinés (vidéo)

Les langues se délient sur l’organisation des contrôles de l’AFSCA. Un vétérinaire qui a décidé de quitter l’AFSCA à cause de la lourdeur administrative et de l’organisation des contrôles a expliqué sur le plateau de C’est pas tous les jours dimanche l’envers du décor.

Le scandale Veviba et les contrôles de l’Afsca étaient une nouvelle fois au sommet de C’est pas tous les jours dimanche. Alors que l’agence a affirmé que les contrôles des abattoirs étaient toujours inopinés, un vétérinaire, ancien contrôleur de l’Afsca, a expliqué pourquoi c’était faux. Sur le plateau de l’émission, il a d’abord insisté sur la différence entre abattoir et atelier de découpe. "Les abattoirs, eux, sont contrôlés en permanence par les vétérinaires, par contre, les ateliers de découpe sont contrôles ponctuellement, c’est surtout ça le problème", a détaillé Frédéric Jonckers, vétérinaire, ancien vétérinaire chargé de mission pour l'AFSCA et Union Professionnelle des Vétérinaires.


"Lorsqu’on se déplace en tant que chargé de mission, nous ne sommes pas payés si le contrôle n’a pas lieu"

Il a ensuite exposé la différence entre les personnes qui contrôlent et en quoi cette différence est la base du problème. "Il faut aussi distinguer les vétérinaires qui sont des chargés de mission, qui sont des vétérinaires indépendants, et les fonctionnaires de l’agence. Les vétérinaires chargés de mission vont faire des contrôles ponctuels dans les ateliers de découpe. Alors il est vrai que lorsque vous allez faire un contrôle, ça arrive de temps en temps que lorsque l’atelier se trouve à 100 km de chez vous, que certains donnent un coup de téléphone avant de partir ou plus tôt pour prévenir qu’ils vont venir. Il faut savoir que les vétérinaires, lorsqu’on se déplace en tant que chargé de mission, nous ne sommes pas payés si le contrôle n’a pas lieu. Donc vous pensez bien qu'étant indépendant, si on se déplace et qu’on fait plus de 100 km, si on n’est pas payé, on perd notre temps et on perd de l’argent. Un vétérinaire chargé de mission est payé environ 44 euros de l’heure, ce qui n’est quand même pas très important", a-t-il insisté.


"Ce n’est pas normal, ce n’est pas la manière dont les choses doivent être faites"

Également présent sur le plateau, Jean-François Heymans, de la direction générale de la santé des animaux et de la sécurité, a regretté que certains contrôles soient annoncés. "Ce n’est pas normal, ce n’est pas la manière dont les choses doivent être faites", a-t-il affirmé. Il n’a cependant pas pu expliquer comment l’Afsca allait agir pour que cela ne se produise plus. Il a cependant tenu à apporter une précision quant aux contrôles. "À côté des contrôles, il y a les audits, dont ce de validation du système de contrôle. Ils sont réalisés par des organismes indépendants, eux effectivement, un audit n’étant pas un contrôle, préviennent à l’avance. Ça, c’est normal, un audit, ça se prépare."

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