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"Désormais, la N-VA ne cache plus sa domination": les nouvelles mesures fiscales, c'est "tout pour les Flamands?"

Dernier signe de l’omnipotence de la N-VA : la réforme de l’impôt des sociétés, votée il y a deux semaines et initiées par le ministre Van Overveldt (N-VA), serait particulièrement défavorable aux Wallons. "Pourquoi c’est tout pour les Flamands ?", demande Christophe Deborsu sur le plateau de "C’est pas tous les jours dimanche". Pierre-Frédéric Nyst, président de l'Union des Classes Moyennes (UCM), tempère: "Je ne vais peut-être pas dire que c’est tout pour les Flamands": "On a eu d’abord une information comme quoi le taux nominal de l’impôt des sociétés diminuait, et on a communiqué de façon très favorable par rapport à ça. Cette diminution de taux, c’est un courage politique, c’est certain, nous l’avons applaudi. A côté de ça, nous avons été très vigilants depuis le début, puisqu'on annonçait des mesures compensatoires".


Une mesure qui fait dire à certains que le MR est inféodé à la Flandre

Mais l’UCM a mis le doigt sur trois mesures, et notamment sur celle concernant la rémunération minimum du dirigeant d’entreprise pour réduction d’impôt, qui pose problème, et qui fait dire à certains que le MR est inféodé à la Flandre. "Pour bénéficier du taux réduit à l’impôt des sociétés, il faut que la société octroie à un de ses dirigeants au moins 45.000 € bruts, ou un montant équivalent à la base imposable. Ça veut dire que sur le principe, c’est un peu délicat, puisque ça va aussi générer une augmentation des personnes physiques, et donc quand le dirigeant d’entreprise gère ses deux portefeuilles, le portefeuille de la société, où on lui annonce cette diminution, mais pour avoir cette diminution, il doit sortir de l’argent de son portefeuille privé, c’est difficile". 

Comme les patrons flamands gagnent généralement plus que les patrons francophones, pour eux, cela devrait être beaucoup plus facile: "On a fait une enquête dans notre secrétariat social, et on est autour de 35.000€ grosso modo pour les patrons francophones". Pour les Flamands, la rémunération au-dessus de 45.000 en Flandre ne serait pas un problème, selon UNIZO, l’équivalent flamand de l’UCM.


"Il y a des mesures qui impactent très fortement les Flamands"

David Clarinval, chef de groupe MR à la Chambre et bourgmestre de Bièvre, estime qu’il s’agit d’un tableau très "caricatural": "Quand on regarde la totalité des mesures qui sont prises, notamment sur l’ISOC (impôt des sociétés, ndlr), mais aussi de manière plus globale, il y a des mesures qui impactent très fortement les Flamands, et ça on n’en parle pas, comme la diminution du rendement des intérêts notionnels, par exemple. Si on prenait la même réflexion caricaturale, on pourrait dire que le gouvernement a pris une mesure anti-flamande", estime-t-il.


"Ce n’est plus la Suédoise, mais ça devient la Soudanaise"

Bart De Wever avait expliqué dans son livre "La Flandre inachevée", qu’il voulait utiliser le pouvoir fédéral pour aiguiser l’appétit des francophones à accepter de nouvelles avancées communautaires, autrement dit, la N-VA veut voter des lois qui dégoûtent les francophones de rester dans le cadre belge. Pour Michel Henrion, expert en médiapolitique, on voit une "montée en tension": "Je trouve ça d’abord très étonnant que le MR, qui est le parti des classes moyennes, se retrouve finalement en difficulté avec l’UCM, qui dit que toutes les politiques sont d’abord menées en faveur de la Flandre. Je trouve que ce n’est plus la Suédoise, mais ça devient la Soudanaise, et je trouve que le MR a senti ces derniers jours qu’une partie de l’opinion francophone en a ras-la-patate de la N-VA, et qu’à force de chaque fois dire à Francken que c’est la dernière fois, ça donnait l’impression que les libéraux francophones se laissaient marcher sur les pieds. La nouveauté, ces derniers temps, c’est que la N-VA ne cache plus sa domination dans la coalition, et avec la nuance qu’être dominant c’est une chose, mais mettre ne scène l’humiliation de son partenaire, c’est un peu autre chose".


"Si une personne est intouchable en démocratie, c’est qu’il y a un problème de démocratie"

Michel Henrion dit ne pas comprendre qu’il lit un peu partout que si le secrétaire à l'Asile et à la Migration devait démissionner, c’est tout le gouvernement qui tomberait: "Je trouve que rien ne prouve ça, c’est un dogme. Si une personne est intouchable en démocratie, c’est qu’il y a un problème de démocratie, par rapport à monsieur Francken". 

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