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Claques, pierre dans le ventre... Cet accompagnateur de train dénonce les violences

Fin de la semaine dernière, une accompagnatrice de train a été victime d’une tentative de viol dans un wagon à hauteur de Statte, près de Liège. Un de ses collègues a lui été victime de coups à Welkenraedt. Les accompagnateurs de train sont de plus en plus souvent la cible de remarques, voire d’agressions. Cette semaine, ils ont lancé le hashtag #stopagressions pour dénoncer la violence dont ils sont les victimes. Dans le même temps, les voyageurs se plaignent du manque de flexibilité, de bon sens et même de l’agressivité de certains accompagnateurs.

Salah Azam est accompagnateur de trains. Depuis 20 ans, il informe les voyageurs et assure leur sécurité lors des différents trajets. Il explique que dans le cadre de sa profession, les agressions verbales sont fréquentes. "2 fois par jour", selon lui.

Une pierre dans le ventre, une claque… En 20 ans, il a été victime de 4 attaques. Comment peut-on expliquer une telle violence ?

"L’agression est souvent due à une discussion à propos d’un titre de transport non-valable et pas complet. Si le voyageur réagit bien, on régularise. Quand ça ne se passe pas bien, il y a escalade", indique l’accompagnateur sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche.

Cette jeune accompagnatrice de la SNCB aurait été victime d'une tentative de viol, vers 22h, dans un train près de la gare de Huy. Elle aurait subi plusieurs attouchements de la part d'un homme apparemment ivre, avant de réussir à pousser son agresseur hors du train. 

"Nous atteignons une nouvelle dimension avec cette tentative de viol. La gravité va crescendo", remarque Salah Azam.


"Cet agent de la SNCB a souhaité ma mort"

Selon lui, de telles conditions expliquent la réaction d’accompagnateurs lors de certaines situations. "Si un accompagnateur ne se sent plus en conditions pour mener à bien sa mission, il doit arrêter son travail", indique-t-il. Il explique qu’il est essentiel de quitter les lieux et de ne pas riposter.

Face à lui, Fabien Mayer, un usager de la SNCB. Ce commerçant se souvient d’une mauvaise expérience avec un accompagnateur. Surpris en train d’uriner aux abords d’une gare, il explique avoir été verbalement agressé par un agent. "Cet agent de la SNCB a souhaité ma mort. Il m’a dit ‘j’espère qu’un train va t’écraser’. Je peux comprendre l’énervement cependant je n’ai jamais souhaité la mort de personne", explique-t-il.


"On ne passe plus rien aux gens"

"Il y a des extrêmes des deux côtés. Avant d’arriver à un stade d’énervement, il faut savoir quel est le travail fait par un accompagnateur en amont", répond Salah Azam.

Pour Christophe Giltay, ces incidents illustrent bel et bien les tensions qui existent au sein de notre société. "On monte tout de suite dans les tours car on est dans une société où l’on ne passe plus rien. Parce qu’on ne passe plus rien aux gens", remarque-t-il.

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