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Didier Reynders: "Ce sera TOUJOURS un dilemme de se demander comment réintégrer quelqu'un qui est en bout de peine"

Le Ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, est originaire de Liège mais a déménagé depuis quelques temps en terres bruxelloises. Licencié en droit, il était invité sur le plateau de l'émission C'est pas tous les jours dimanche, et exprimait son point de vue quant à la révision de la procédure de libération conditionnelle pour éviter qu’un drame, tel que la tuerie de Liège de mardi, ne se reproduise.

"Ce sera toujours un dilemne de se demander comment réintégrer quelqu'un qui est en bout de peine et qui va sortir de prison et qu'on ne peut pas laisser comme cela".

Pour l'Ucclois libéral, loin de lui l'idée d'accabler l'actuel ministre de la Justice Koen Geens: "Je crois que c'est un domaine très délicat, très difficile et ce qu'il faut surtout faire maintenant, c'est faire cette analyse de manière détaillée. Dans tous les drames comme ceux-là, je regrette toujours qu'on réagisse immédiatement sur un plan politique, même si je comprends tout à fait la colère et l'émotion du public".

Les attentats font-ils changer nos sociétés?

Notre journaliste chroniqueur Christophe Giltay a demandé à Didier Reynders si on n'était pas en train d'arriver à une contradiction, pour nos sociétés démocratiques où effectivement, on avait une évolution dans la réinsertion des détenus et notamment le fait de les faire sortir plusieurs fois avant pour qu'ils prennent des contacts et se réinsèrent progressivement. C'était une évolution moderne et libérale de nos sociétés et puis tout à coup, voilà que ce qu'il nous arrive avec le terrorisme et Daesh nous ramène brutalement dans la violence de l'Histoire. Et est-ce qu'on n'est pas tout d'un coup en train de se rendre compte que nos sociétés démocratiques ne sont pas forcément armées et que l'évolution qu'on a connue. Finalement ne sommes-nous pas en train de changer d'époque?

"Evidemment, il y a une analyse générale à faire de l'évolution. Je demande depuis trois ans par exemple, qu'au niveau européen, on mette en place un système d'échange entre les différentes états européens sur l'Etat de droit, les règles qu'on avait mises en place pour les 28 états membres. On le fait bien pour les budgets. Pourquoi n'examinons pas ce qui est fait en matière de terrorisme, en terme d'immigration, dans toute une série de domaines, dans les différents états. Vérifier que l'équilibre entre les mesures que l'on prend pour protéger la société et la sécurité et les libertés individuelles est respecté. Je crois que c'est un débat qu'on va devoir avoir de plus en plus, surtout quand on voit ce qu'il se passe dans d'autres pays européens", s'est exprimé Didier Reynders.

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