Accueil Actu

Vives polémiques sur la Coupe du Monde au Qatar: "On se réveille deux mois avant !"

La Coupe du Monde 2022 commencera le 20 novembre au Qatar, et le premier match des Diables rouges contre le Canada, se tiendra le 23 novembre. Jamais un événement sportif de cette ampleur n’avait créé autant de polémiques: on évoque ces dernières semaines les conditions de travail particulièrement difficiles dans lesquelles les ouvriers ont construit sur un site (contrairement à plusieurs pour toutes les Coupes précédentes) dans les établissements et dans lesquelles 6500 personnes auraient péri.
On parle également de l'empreinte carbone colossale de cette Coupe puisque les établissements construits pour l'occasion doivent tous être climatisés en raison des fortes chaleurs, mais aussi de la corruption qui entourerait l'attribution, pour certains étonnante, de cet événement sportif mondial dans un pays qui ne possède pas "de tradition footballistique" selon notre journaliste Christophe Giltay.
Si un millier de Belges fera le déplacement vers la péninsule arabique, nombreux sont les amateurs de foot à se positionner contre l'événement. De plus en plus de villes ou de bars refusent également de diffuser les matchs comme pour les autres Coupes...

"Le boycott n'a strictement aucun sens"

C'est sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche de ce 25 septembre qu'un constat unanime a été fait par les différents intervenants: il est trop tard pour s'inquiéter du déroulement et de la légitimité de la Coupe du monde au Qatar. "On se réveille deux mois avant en appelant au boycott, pour moi cela n’a strictement aucun sens", affirme Sébastien Boussois, chercheur en relation euro-arabe et auteur de l'ouvrage "Emirats Arabes Unis à la Conquête du Monde".
L'enseignant estime qu'il est dommage de ne pas avoir pensé plus tôt aux conséquences de cette attribution qui date désormais d'une dizaine d'années. Il défend en partie ce Qatar qui ne serait pas si mauvais élève, selon lui, sur les questions éthiques. "Il n'y a pas eu 6500 morts", affirme-t-il, estimant qu'il est difficile de déterminer la cause des décès d'ouvriers venus "des hauts plateaux, de l’Asie et qui vivent dans des conditions sanitaires pires" et qui, assurément, ont subi "un choc thermique". Sébastien Boussois relativise également la question environnementale comparant l'événement à l'actuel sommet climatique qui se déroule au Mexique et les déplacements des chefs d'Etat pour s'y rendre ainsi qu'à l'empreinte carbone des funérailles de la Reine Elizabeth II...  

"Le Qatar n'est pas préparé à ça"

Invité de l'émission, l'écrivain Gabriel Malika, auteur de "Qatarina", estime lui aussi qu'il est trop tard pour s'offusquer du déroulement de la Coupe du monde au Qatar. Il affirme que, lors de l'attribution, les locaux en ont été les premiers étonnés et inquiets. Sur place, il assure que des Qataris lui ont confié que ce n'était pas "quelque chose pour nous, cela ne nous ressemble pas".
Outre les polémiques soulevées récemment, Gabriel Malika s'alerte plus sur la gestion humaine et logistique pendant l'événement, plus que ce qui a engendré l'organisation. "Le Qatar a acheté un gros joujou sans consulter le mode d’emploi", estime-t-il. "La Coupe du monde ce n’est pas que du sport, ce n’est pas un immense jeu vidéo (...) Il y a plein de choses extrasportives: la foule, l’alcool, la prostitution… Pour y avoir vécu pendant deux ans : le Qatar n’est pas préparé à ça", poursuit l'écrivain, rappelant le match test entre l'Arabie Saoudite et l'Egypte qui s'est déroulé il y a peu. "Il y a 2,5 kilomètres de files devant les stades, des cas de déshydratation"... Pas franchement de quoi rassurer les participants. 


"Quand il y a beaucoup d'argent, il y a de la corruption"

Notre journaliste RTL-TVI, Christophe Giltay, rejoint les deux autres intervenants sur le timing de ces inquiétudes. "Il fallait peut-être se poser la question en 2010 où les conditions d’attribution étaient un peu bizarres", déclare-t-il, ajoutant, bien que sans preuve, que "quand il y a beaucoup d’argent, il y a toujours un peu de corruption". Pour le journaliste belge, c'est plutôt la légitimité en tant que "tradition" qui pose problème. "Ce n’est pas un pays de tradition footballistique, d’ailleurs leur équipe est complètement nulle!" A vérifier à partir du 20 novembre 2022. 

À la une

Sélectionné pour vous