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Fabien, patron d'une sandwicherie à Mons, contraint de déposer le bilan: "Attendez-vous à ce qu'on redescende dans la rue"

La Première ministre Sophie Wilmès l’a annoncé mercredi lors de la conférence de presse qui a suivi le Conseil national de sécurité : “Tout sera permis, sauf..." Une phrase qui en a soulagé plus d’un mais qui frustre beaucoup d’autres. La différence entre tous les secteurs réside dans la date de la reprise des activités et les conditions à remplir qui ne sont pas toujours logiques pour certains.

La 3ème phase du déconfinement en Belgique débute ce lundi 8 juin. À ce stade, il est plus simple d'énoncer les secteurs qui n'ont toujours pas autorisation de rouvrir plutôt que de citer ceux qui ont déjà repris et reprendront dès lundi. Parmi les "laissés pour compte", le secteur du spectacle, les rassemblements sportifs, les piscines et parc d'attractions, par exemple. 

Il y a aussi les secteurs pour lesquels les mesures ne passent pas, comme l'organisation de mariage ou même l'Horeca, qui pourtant reprend dès demain. Ce ne sera pas le cas en tout cas de Fabien Van de Pontseele, patron d'une sandwicherie montoise, qui a dû malheureusement déposer le bilan, comme de nombreux autres. Ses trois employés ne reprendront donc pas non plus le travail.

"Ce virus a été fatal"

Plus d'étudiants, pas de Doudou à Mons, pas de football, et pas de tourisme : un cocktail fatal pour Fabien Van de Pontseele. Aujourd'hui, il en veut au gouvernement. "Ce virus a été fatal, et j'ai préféré à un moment déposer les armes que de laisser les créances s'accumuler de jour en jour", témoigne Fabien sur le plateau de l'émission "C'est pas Tous les jours dimanche". "Je vous avoue qu'on est très fâchés contre monsieur Clarinval. Fâchés de la gestion en place aujourd'hui, surtout au niveau fédéral. L'ingérance et la dispersion du pouvoir qui est de moins en moins compréhensible pour le citoyen. Attendez-vous à ce qu'on redescende dans la rue, parce que là on n'en peut plus."

S'il y a bien des gens qui soutiennent les entreprises, c'est nous

Le ministre du budget et de la fonction publique David Clarinval (MR) était également présent sur le plateau pour participer au débat. Selon lui, "les experts n'étaient pas chauds" pour la réouverture de l'Horeca. "On a dû faire pression pour que ça marche". Le ministre a ensuite tenu à rappeler ses propres convictions : "On met des mesures d'accompagnement sur la table. On sait bien qu'il y a des situations dramatiques. Ce n'est pas à un libéral qu'il faut le dire. S'il y a bien des gens qui soutiennent les entreprises, c'est nous."

David Clarinval a ensuite rappelé quelques-unes des mesures dévoilées hier pour soutenir les secteurs en difficulté après cette crise du coronavirus:

- "Il y a la prolongation du chômage temporaire, du droit passerelle des indépendants, un accès au chômage simplifié pour les artistes.

- Il y a la diminution de TVA, mais aussi une mesure de précompte professionnel qui permet à ceux qui veulent reprendre, mais sans la totalité de leurs employés, de le faire. Ils pourront par exemple travailler avec 5 employés sur 10, et les 5 autres bénéficieront d'une diminution du précompte professionnel pendant 3 mois. C'est une aide financière qui représente 560 millions d'euros."

Cette réponse ne soulagera peut-être pas Fabien et d'autres patrons et patronnes qui ont mis la clé sous la porte, mais elle pourra peut-être au moins aider les nombreux autres en attente d'une main tendue et d'actions significatives. 

  • Pour suivre l'intégralité du débat :

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