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La N-VA est-elle un parti d'extrême-droite ou pas?

Theo Francken a à nouveau fait des déclarations choc, notamment pour "rejeter les migrants à la mer". La Nieuwe Vlaamse-Alliantie dériverait-elle vers l’extrême droite ? Le rédacteur en chef de C’est pas tous les jours dimanche, Nathan Skweres fait le point dans la séquence "C’est pas tout ça".

Un secrétaire d’Etat renfrogné, un premier ministre excédé, et une opposition qui se déchaîne…L’histoire se répète une fois de plus dans le gouvernement Michel.

Résumé du dernier épisode en date : mardi, Theo Francken retrouve au Luxembourg ses homologues des 28 pays européens, pour discuter asile et migration. En marge d’une réunion très tendue, il déclare au journal Le Soir: "Nous devons pouvoir renvoyer les bateaux, nous devons trouver une manière de contourner l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’Homme".

Le voici, l’article 3: "Nul ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou traitements inhumains ou dégradants".

C’est en se basant sur cet article que les juges des cours européennes établissent qu’on ne peut refouler personne venant demander l’asile en Europe.

Interdits donc, les "pushbacks" systématiques, le renvoi des bateaux de migrants vers les territoires africains, en raison des risques qu’ils encourent sur place.

Et c’est cet article des droits de l’Homme que Theo Francken demande donc de "contourner". Le tollé est immédiat.

Pour sa défense, le Secrétaire d’Etat invoque ce que l’Union européenne pratique déjà en toute discrétion: l’Europe a conclu il y a 2 ans un accord avec la Turquie, reconnu "pays sûr". Il prévoit le renvoi de tous les "migrants irréguliers" arrivant en Europe vers la Turquie, dans des camps appelés "Hotspot". Et ça marche : les bateaux de migrants en mer Egée sont désormais moins nombreux.

Plus délicat : l’Italie a signé un accord bilatéral avec la Lybie. Elle forme et équipe les garde-côtes libyens pour intercepter les migrants et les ramener à terre dans des conditions douteuses. "Il y a énormément de violence, d’exploitation, il y a de la violence sexuelle. Ce sont toutes des choses qu’on entend à bord de nos bateaux, mais qu’on voit aussi directement dans les centres de détention en Lybie", expliquait Aurelie Pouthieu, spécialiste en migration chez Médecins sans frontières (MSF), en août dernier.

C’est pourtant ce genre de système que le secrétaire d’Etat aimerait reproduire. Mais pour cela il faudrait en finir avec ce qu’il appelle "hypocrisie": "L’hypocrisie est la vaseline de la rue de la Loi. Je pense qu’il en va de même pour le rond-point Schuman", a-t-il déclaré.

Dans les rangs de la majorité, on se distancie: "Je vous le demande : est-ce que Theo Francken a parlé au nom du gouvernement ? En tout cas, il n’a pas parlé en mon nom", a réagi Patrick Dewael (Open VLD)

Le premier ministre préfère, lui, attaquer l’opposition: "Pas de laxisme, pas de naïveté, et tant pis pour ceux ici qui ne veulent pas des frontières contrôlées et des frontières sécurisées".

C’est pas tout ça, mais, avec ou sans vaseline, la popularité de Theo Francken ne faiblit pas, loin de là. Il reste selon notre baromètre de cette semaine premier en Flandre, sixième à Bruxelles et quatrième en Wallonie !

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