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Les partis flamands veulent un permis à points: l'inspecteur Caroy s'y oppose

On l’a complétement oublié, mais le permis de conduire à points est inscrit dans la loi belge depuis 1990. Jean-Luc Dehaene portait le projet à l’époque, durant les années 90. Mais en 25 ans les arrêtés d'exécution n'ont jamais été pris pour permettre la mise en application de ce permis.

Pourtant, un permis à points, c’est une réalité dans 22 pays d’Europe. Nos voisins français, par exemple, l’ont adopté en 1992. Avec des résultats indéniables: le nombre de tué sur les routes a diminué quasi proportionnellement au nombre de points retirés sur les permis.

Et pour nous, c’est pour quand? Dans le gouvernement fédéral actuel, les partis flamands veulent avancer dans le dossier. Côté MR, le ministre François Bellot est plus réservé. Il a commandé un rapport d’expertise à VIAS, l’ex-IBSR, qui souligne le budget important d’un permis à point. Outre le coût administratif, soit 7,8 millions d'euros par an, il faudrait surtout augmenter le nombre de contrôle policiers, sinon tout cela ne servirait à rien. Et ça, ça coûterait 7 millions d'euros de plus chaque année. Conclusion: le permis à point chez nous, ce n'est pas avant 2021.

Christophe Giltay, chroniqueur dans l’émission ’C’est pas tous les jours dimanche’: "En France, cela a bien marché. Mais il y a deux effets pervers. Tout d’abord, il y a un trafic de points. Deuxièmement, énormément de gens roulent sans permis car beaucoup le perdent. On pourrait avoir le même problème en Belgique. Les gens perdraient très vite leurs points et ils rouleraient avec un permis sans point du coup."

Pour Bertrand Caroy, inspecteur et responsable du service circulation à la police boraine, le permis à points n’est pas une bonne idée pour le moment. Il détaille: "Nous avons déjà mis en œuvre d’autres techniques. Nous avons de nouveaux systèmes radars. Il faut laisser faire les choses qui sont mises en place actuellement. (…) Pour que le permis à points soit efficace, il faut doubler le nombre de contrôles, cela peut coûter cher aux zones de police. On effectue déjà beaucoup de contrôles. Depuis 2015, la récidive a été mise en place sur le plan judiciaire. Laissons le temps au temps et voyons comment cela fonctionne avec la récidive."

 

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