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Le fils de Hassan a été assassiné parce qu’il était gay: "Chaque jour il y a des crimes homophobes, comment est-ce qu’on pourrait pardonner?"

Dans l’émission C’est pas tous les jours dimanche, Hassan Jarfi, le père d’Ihsane Jarfi, victime d’un crime homophobe à Liège, est venu témoigner. Christophe Deborsu lui a notamment demandé s’il pouvait pardonner aux assassins de son fils.

"On demande pardon à celui qui peut pardonner. Donc si j’étais agressé personnellement, le pardon m’appartiendrait à ce moment-là. Ihsane a été tué. C’est à Ihsane qu’il faut demander pardon. Nous sommes les parents d’Ihsane, nous avons une souffrance. La douleur, on ne peut rien faire contre, elle est toujours là mais la souffrance, on peut l’orienter. Il ne nous appartient pas de pardonner ou de ne pas pardonner. Nous sommes là pour canaliser notre souffrance", a expliqué Hassan Jarfi.


"Nous n’avons pas affaire aux assassins de mon fils, nous avons affaire à l’homophobie"

"Le pardon… Ces personnes-là pour moi elles n’existent pas. Je peux les rencontrer dans la rue, elles n’existent pas. Et puis, celui qui demande pardon, cela veut dire qu’il regrette ce qu’il a fait. Or, ils n’ont pas regretté ce qu’ils ont fait et puis ils doivent s’engager à ne plus recommencer. Mais chaque jour il y a des crimes homophobes. Comment est-ce qu’on pourrait pardonner? Moi, personnellement avec ma famille, nous n’avons pas affaire aux assassins de mon fils, nous avons affaire à l’homophobie. Or, l’homophobie, elle est voulue, elle recommence chaque jour. Alors comment peut-on pardonner un acte aussi horrible que celui-là et qui se renouvelle chaque jour", a confié avec beaucoup de dignité le papa d'Ihsane.


"Ils pourraient être libérés demain, cela ne changerait rien pour moi"

Christophe Deborsu lui a demandé si ça l’aurait aidé de voir que les auteurs auraient émis des regrets. "Sincèrement, les auteurs pour moi n’existent pas. Ils pourraient être libérés demain, cela ne changerait rien pour moi, parce que ce qui est fait est fait, on ne peut pas revenir en arrière. S’ils veulent demander pardon, c’est à Ihsane qu’ils doivent le demander, ce n’est pas à nous", a-t-il répondu.

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