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Le point en 2 minutes: Charles Michel se félicite de ses résultats, l'opposition bondit, mais qu'en est-il vraiment?

Mardi, devant la Chambre, Charles Michel a fait son traditionnel discours de politique générale. Le Premier ministre a loué devant les députés fédéraux l’action de son gouvernement en matière de créations d’emplois: “130 000 jobs en trois ans". Il s’est félicité de la réussite du taxshift, d’une meilleure équité dans le système des pensions et même d’améliorer la lutte contre la pauvreté (augmentation du RIS et augmentation du financement des CPAS).

Son discours a fait bondir l’opposition: n’a-t-il pas tout simplement mis seulement en évidence les statistiques qui lui étaient les plus favorables? Quid du taux d’emploi toujours loin de la moyenne européenne, de l’écart salarial, des grèves, de la mobilité qui fait du tort aux entreprises, des investissements publics, de l’âge de la pension? Le gouvernement de Charles Michel est-il le meilleur ou le pire depuis des décennies?

Le rédacteur en chef de l'émission C'est pas tous les jours dimanche, Nathan Skweres, a fait le point sur RTL-TVi. Vous avez aimé le tube "Jobs, jobs, jobs"? Vous allez adorer le remix 2017: "Jobs, jobs, jobs". Ce mois d'octobre était le quatrième rentrée pour Charles Michel en tant que Premier ministre. Cette fois encore, c'était l'occasion pour lui de dire que tout va bien, et pour l'opposition de dire tout ce qui ne va pas. Prenons 3 exemples.

1. Emploi

"Le taux d'emploi repart à la hausse en Belgique, de 67,2% à 67,7%", a fièrement annoncé le Premier ministre. Plus de Belges au travail, c'est bien, mais cette croissance serait surtout due à la conjoncture européenne favorable, plutôt qu'à la politique du gouvernement. En plus, nous sommes sous la moyenne européenne de 72,3%.

Et puis... que valent vraiment ces emplois? "50% de temps partiel", a critiqué Raoul Hedebouw, député du parti d'extrême gauche PTB. "Stabilité dans le rapport entre les emplois temps plein et les emplois à temps partiel. Dans votre emploi à vous, il n'y a pas d'emploi précaire. Il n'y a plus d'emplois du tout! L'histoire l'a montré", a férocement répondu Charles Michel au député, lors d'un échange au Parlement.


2. Fiscalité

"Depuis le début de la législature, nous avons réduit la pression fiscale et parafiscale sur le travail de 5,9 milliards d’euros", a déclaré Charles Michel. L’impots des personnes physiques (IPP) et les cotisations sociales ont diminué, l’impôt des sociétés devrait suivre. "C'est de la justice sociale", a commenté le Premier ministre.

Mais l'argent, on va le chercher où? "On nous annonce un gain du tax shift de 83€ par mois pour le citoyen. Mais il faut déduire de cela la hausse de la TVA sur l'électricité (environ -8,00€), la hausse du prix du diesel (en moyenne -4,50€), la hausse du prix de l'alcool (à raison de deux bouteilles par mois, -5,20€)", a rétorqué Olivier Maingain, président du parti DéFI (ex-FDF, ancien allié du MR).

3. Lutte contre la pauvreté

"Le revenu d’intégration sociale (RIS) a été augmenté à cinq reprises depuis la mise en place de ce gouvernement", a annoncé le Premier ministre. C'est vrai que ce revenu augmente, mais... "Quand il dit qu'on a revalorisé, oui ils ont fait des indexations, il ne manquerait plus que ça! C'est de la fumisterie!", a déploré le député socialiste Ahmed Laaouej lorsqu'il était interrogé sur Bel RTL.

D'ailleurs, le RIS est toujours trop bas. Il est de 890€ par mois pour un isolé, alors que le seuil de pauvreté est d'environ 1.115€ par mois.

Vous l'aurez compris, difficile de trouver un équilibre entre les déclarations du gouvernement Michel et les critiques de l'opposition. "Monsieur le Premier ministre, nous vous le disons très simplement: il faut revenir sur Terre", avait lancé Ahmed Laaouej au Parlement. "L'opposition est dans une forme, et c'est normal, de déni par rapport aux résultats positifs qui sont engrangés", avait réagi Charles Michel, lors d'une interview en direct sur RTL-TVi.

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