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Luc Hennart est-il trop proche du PS? "Si vous voulez faire de la politique, vous devez avoir le courage de quitter votre fonction"

Luc Hennart, président du tribunal de première instance de Bruxelles, a rappelé avec force jeudi dernier qu’il était proche du PS. Ces propos mettent-ils en doute l’impartialité du magistrat ? Pour Denis Ducarme (MR) , c’est une attitude incompatible avec le devoir de neutralité d’un magistrat de la justice. Luc Hennart, lui, se défend d’avoir toujours travaillé objectivement : "Que préfère-t-on : avoir un juge dont on ne peut pas déceler qui il est, ou quelqu’un qui exprime sa préférence de façon transparente ?"

Luc Hennart, le Président du tribunal de première instance de Bruxelles l’a dit à la télévision flamande mais l’a encore répété la e 16 mars sur la RTBF en disant "Mon cœur est à gauche. Je suis proche du PS et c’est une proximité que j’assume sans problèmes".


Vous avez dépassé la ligne rouge

Le MR n'a pas tardé à réagir. Qu’en pense Denis Ducarme, président du groupe MR à la Chambre et invité de l'émission C'est pas tous les jours dimanche? "Je suis un libéral, je pense que chacun peut exprimer son point de vue... Mais là, du point de vue du MR, vous avez dépassé la ligne rouge", dit-il en s'adressant à Luc Hennart. Denis Ducarme prend l’exemple de Luc Hennart qui, lorsqu’il se rend sur des plateaux télévisés, dit qu’il ne ferme pas la porte à être candidat.

 
"Ne pas faire de propagande politique"

"Il faut que les gens sachent que le "Guide des magistrats", approuvé par le conseil consultatif de la magistrature, par le conseil supérieur de la justice, appelle clairement les juges et magistrats à ne pas faire de propagande politique, à rester sur la réserve car ils incarnent", rappelle Denis Ducarme. "Ils doivent continuer à incarner pour les justiciables l’indépendance et l’impartialité politique. Vous ne les incarnez plus Monsieur Hennart ! Si vous voulez faire de la politique, vous devez avoir le courage de quitter votre fonction. Vous essayez encore aujourd’hui de jouer sur les deux tableaux."

Pour Denis Ducarme, cette attitude manque de cohérence. "Il faut incarner, à notre sens, l’impartialité et l’indépendance de la justice. Ce n’est pas le cas, vous devez en tirer les leçons."


Pour Luc Hennart, le débat n'est pas là

"Je suis le seul à avoir retenu les enseignements de droit. Vous parlez d’impartialité, d’indépendance, mais il faut bien lire le code, qui dit que le juge, lorsqu’il statue dans une affaire, doit être impartial et indépendant. Cela fait trente ans que je suis dans la magistrature", rappelle Luc Hennart. "Vous ne pourrez citer aucun exemple".


Un débat "qui n'a pas de raison d'être"

"Soyons tout de même un peu honnêtes intellectuellement. Tous les magistrats de ce pays, à partir du moment où ce sont des êtres humains, ont des opinions. Les autres ne le disent pas, à mon propos, on le dit depuis 30 ans", explique Luc Hennart, qui rappelle qu’il a été nommé politiquement.

"Finalement, c’est un débat qui n’a pas de raison d’être", conclu-t-il. "Je préférerais qu’on aborde les questions de fond."

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