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Michel Henrion "frappé par l'hystérie" provoquée par les images de GAIA: "Ces laboratoires, c’est un outil essentiel pour faire avancer la science"

Une enquêtrice de GAIA s’est infiltrée pendant 4 mois dans un laboratoire de la VUB qui fait de l’expérimentation animale. Elle a filmé des choses horribles. La jeune femme a témoigné pour la première fois à la télévision, sous couvert de l’anonymat, sur le plateau de l’émission C’est pas tous les jours dimanche.

Elle a expliqué pourquoi elle a choisi de garder l’anonymat: ce n’est pas parce qu’elle se sent menacée: "Ce n’est pas moi, la personne [qui compte], c’est le sujet". Elle a expliqué ce qui l’a le plus marquée: "La nonchalance des collaborateurs par rapport aux animaux, la souffrance qui était permanente, même si j’informais les gens de manière constante des problèmes, et que finalement, je ne pouvais rien y faire". 

La jeune femme estime que cette situation n’est pas limitée à ce laboratoire: "En ce qui concerne la Belgique, je ne connais pas partout la situation, mais ce n’est pas le premier laboratoire où j’ai travaillé et où j’ai rencontré ces problèmes. Je les ai vus à la VUB, mais je sais que c’est également le cas dans d’autres laboratoires".

Sur le plateau, Michel Henrion, expert en médiapolitique, se dit choqué par l'"hystérie" que ces images ont provoqué: "Il y a plus d’émotions par rapport à ces souris que par rapport aux enfants qui meurent sous les bombes à Alep. Les collaborateurs de la VUB, ils ont reçu des menaces, ils sont harcelés, et je me demande si on ne finira pas par en arriver, comme en Grande-Bretagne, à avoir des unités spéciales de police pour protéger les laboratoires".

Le chroniqueur, s’il reconnaît qu’il y a un "devoir de vigilance", se demande si GAIA ne va pas "trop loin dans la manipulation": "Ces laboratoires, c’est un outil essentiel pour faire avancer la science. Lorsqu’il y a deux ou trois semaines, on a découvert à l’UCL une bactérie qui diminue l’obésité et le diabète, c’est évidemment avec des expériences sur des souris. L’apport pour la science est primordial pour moi".

"Les images sont insoutenables, il n’y a personne qui peut rester insensible à ça, sans doute les étudiants sont habituées, mais je suis certaines que la première fois qu’ils ont dû décapiter une souris, ils n’ont pas fait ça de gaieté de cœur. Au-delà de ça, si ça peut sauver un être humain, parce que c’est ça le but, ce n’est pas de la violence pour de la violence, ce ne sont pas des gens qui ont juste envie de faire du mal à un animal juste par pur plaisir gratuit. C’est vraiment un travail malheureusement indispensable à la science, pour sauver qui, non pas des souris, mais des êtres humains, nos enfants, nos grands-parents, tout ce que vous voulez. Pour les générations futures, on doit, et on a toujours dû passer par là", estime Emmanuelle Praet.

Alain Raviart rappelle que la seule question que pose GAIA ici, c’est celle de la "souffrance animale gratuite, bête et méchante": "J’ai lu l’enquête de GAIA, Ils ne demandent pas d’arrêter les expériences sur les animaux, bien évidemment, même s’ils demandent une législation effectivement plus dure". Le chroniqueur pose la question : "GAIA veut diminuer de 5% l’expérience sur les animaux chaque année. Et l’enquête, quand on lit attentivement, GAIA dit qu’on leur injecte des cellules cancéreuses, par exemple aux souris, il y a des expériences cérébrales invasives, ce qu’on peut effectivement comprendre, parce que pour soigner un cancer, on lui injecte. Jusqu’où veut aller GAIA dans le stop à l’expérimentation animale ?"

La jeune femme répond: "Je pense que ce n’est pas l’objet de la discussion, ce n’est pas pour ou contre, ce que l’on veut faire, c’est montrer que malgré toute la réglementation qui est très stricte, dans la pratique, ce n’est pas toujours appliqué, et la souffrance, qui est inutile, est présente au quotidien, et ce n’est pas non plus favorable par rapport aux résultats de la recherche. C’est lié à l’attitude nonchalante des personnes qui travaillent avec ces animaux".

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