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L’émission C’est pas tous les jours dimanche est notamment revenue sur un sujet polémique. Les parlementaires wallons ont décidé de changer leur horaire de travail. Fini les séances plénières du mercredi dès 10 heures. Ils commenceront désormais en début d’après-midi. Nos députés sont-ils incapables de se lever tôt ?
Patrick Prévot, député PS, depuis peu dans l’opposition, estime que cette nouvelle modification du règlement du parlement wallon peut être expliquée par trois raisons politiques.
"La première, c’est de notoriété publique, Willy Borsus ne voulait pas venir deux jours au parlement wallon. Dès lors il a voulu qu’on mette la commission affaires générales le mercredi matin et la séance plénière à 14h le même jour", assure le socialiste.
"Mais quel mauvais signal envoyé à toutes ces personnes qui se lèvent pour aller travailler"
Selon lui, la deuxième raison est une majorité très courte qui nécessite une présence massive des députés. "On s’en rend bien compte au début des séances. cdH et MR se comptent systématiquement et le fait de commencer à 14h permettra aux parlementaires de la majorité d’arriver à leur aise", souligne Patrick Prévot. "Mais quel mauvais signal envoyé à toutes ces personnes qui au quotidien se lèvent pour aller travailler, chercher un travail ou conduire leurs enfants à l’école", regrette le député PS.
"Et la troisième raison politique, c’est qu’on pourrait faire passer les pires horreurs. On voit maintenant évidemment ce gouvernement passé à droite, le cdH n’a plus grand-chose à dire. C’est le MR qui veut calquer sa politique sur le gouvernement fédéral. On pourra passer maintenant les pires des textes à 2-3h du matin, dans l’assouplissement général de vos collègues journalistes", lance Patrick Prévot au présentateur Christophe Deborsu.
"Ce n’est que 10% du temps de travail du parlementaire"
L’attaque est donc claire. Peut-on réellement dire que le MR et le cdH défendent la Wallonie qui se lève tôt sauf pour leurs propres membres ?
Invité également sur le plateau de l’émission, François Desquesnes, député cdH, a tout d’abord rappelé le travail effectué par un parlementaire. "Il faut être réaliste. Un parlementaire passe 60% de son temps dans des réunions, des rencontres et des visites de terrain. 30% de son temps en commissions parlementaires, où on fait un vrai débat d’interpellations à l’intention des ministres. Les caméras nous montrent les séances plénières, mais ce n’est que 10% du temps de travail du parlementaire", souligne le député humaniste.
Selon lui, il s’agit simplement d’une question d’organisation."Il y a un ministre de moins en Wallonie. Cela veut dire que les commissions sont naturellement plus grosses et plus chargées. Le souhait, c’est que l’on puisse boucler un maximum de travail de commission du lundi matin jusqu’au mercredi midi pour embrayer l’après-midi, comme cela se fait d’ailleurs à la Chambre. Pourquoi le travail de l’après-midi, de la soirée ou de la nuit serait moins bon que celui du matin ? Je ne le pense pas", confie François Desquesnes.
"La rentrée de la majorité wallonne est décevante"
Le chroniqueur Alain Raviart partage plutôt l’avis du socialiste. "En termes de symbolique, ce n’est pas terrible. Mais ce n’est pas le truc le plus grave du monde. La plénière au fédéral commence à 14h15", souligne l’expert en communication."Mais je trouve que c’est assez emblématique de la rentrée de la majorité wallonne qui est décevante. On s’attendait à un feu d’artifice, à un feu de propositions. Et pour le moment, on a une réforme fiscale dont on ne connaît pas bien le coût", déplore Alain Raviart.
