Accueil Actu

Porter plainte pour une main aux fesses, un fait encore minimisé alors qu'une LOI existe: "Vous allez au commissariat avec ça…"

Laurie Ledoux a été victime d’attouchements la semaine dernière devant le nouveau centre commercial de Charleroi. Lorsqu'elle s'est retournée pour interpeller son agresseur, celui-ci lui a asséné des coups au genou et à la tête. Sa maman, qui l’accompagnait, a elle aussi été insultée et bousculée violemment. Les deux femmes restent profondément choquées de cet acte gratuit. "C’est pas tous les jours dimanche" dénonçait cette violence ordinaire faite aux femmes.

Laurie Ledoux et sa maman ont été agressées alors qu'elles sortaient du centre commercial Rive Gauche à Charleroi. La jeune femme s'est fait toucher les fesses et lorsqu'elle a protesté, a reçu des coups au visage et au genou. Elle commente ici l’attouchement qu’elle a subi. "Je n’étais plus moi. Je me suis retournée et je me suis dit, pour qui il se prend pour faire ça ? Ça aurait été n’importe qui... Je peux dire, heureusement pour moi, j’étais Miss Namur, donc les médias s’en sont chargés, mais pour d’autres personnes, on n’en parle pas", déplore la jeune femme.

Emmanuelle Praet déplore: "Vous allez au commissariat avec ça... ici il y a des violences physiques. S’il y a 'juste' une main aux fesses...".

La jeune femme a porté plainte. Elle a évidemment eu raison, commente Michel Henrion: "Il ne faut rien laisser passer de cette culture qui permet de mettre la main aux fesses. On a en Belgique, depuis trois ans, une loi qui est unique au monde, qui punit le harcèlement dans l’espace public. C’est une très bonne loi, mais elle ne fonctionne pas comme il le faudrait", dit-il.

L’expert en médias politiques relate une étude publiée dans le magazine Axelle, selon laquelle 60% des femmes sont au courant que la loi existe, mais seulement 5% vont porter plainte. "L’année dernière, il y a eu une cinquantaine de femmes qui ont porté plainte. Ça marche mieux à Bruxelles, parce qu’il y a dans certaines communes des sanctions administratives communales qui fonctionnent pour ce type de choses-là. Mais il y avait un témoignage très fort, le cas d’une jeune femme qui a été dans un commissariat de police, le policier ne connaissait pas la loi, il minimisait l’incident, en disant que ce n’était pas grave, et a refusé d’acter la plainte, alors qu’il a l’obligation légale de le faire".

À la une

Sélectionné pour vous