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Ce chercheur estime qu'allonger les vacances scolaires est inutile: "C'est comme changer l'eau d'un aquarium deux fois d'affilée"

Le Comité de concertation a décidé de charger les ministres de l'Enseignement de chaque communauté d'imaginer une liste de mesures à court terme, dans le but de limiter encore les risques de contamination au coronavirus dans le cadre scolaire, a annoncé vendredi le Premier ministre Alexander De Croo. Les écoles doivent-elles fermer une semaine supplémentaire avant les vacances de Pâques ? Le chercheur en modélisation mathématique Nicolas Franco a donné sa réponse dans C'est pas tous les jours dimanche.

Ce week-end, les différents ministres de l'Éducation discutent de la possibilité d'avancer les vacances de Pâques d'une semaine. Le sujet a été évoqué dans l'émission C'est pas tous les jours dimanche. Nicolas Franco, chercheur en modélisation mathématique à l'Université de Namur et de Hasselt. Selon lui, l'impact de la fermeture des écoles pour une semaine supplémentaire est faible.

"Il faut se rendre compte que lorsqu'on prend des mesures au niveau de l'école, l'impact n'est pas deux semaines après, mais plutôt quatre semaines après parce qu'il faut le temps que ça se transmette de génération en génération. L'autre élément, c'est que lorsqu'on ferme les écoles pendant une semaine, cela réduit un peu les contacts. Lorsqu'on les ferme pendant deux semaines, c'est un très gros effet."

Pour s'expliquer, Nicolas Franco prend l'exemple d'un "aquarium avec de l'eau stagnante". "Deux semaines, c'est comme changer l'eau, on revient un peu à zéro. Si on rajoute une semaine, ça a un petit effet, mais c'est un peu comme changer l'eau deux fois d'affilée d'un aquarium." En conclusion, selon lui, "ajouter une troisième semaine, c'est un petit effet pour un gros coût."

Sur le plateau, le chercheur en modélisation mathématique montre les anciennes projections ci-dessus. "La réalité se trouve entre les deux, entre la situation verte et la situation bleue. C'est toujours ça un peu le problème. Est-ce qu'elles pourraient empirer et aller plus vers la situation bleue ou au contraire, aller vers la situation verte ? Dans un cas, on arrive à ne pas vraiment dépasser la saturation hospitalière mais dans un des deux cas, on est très proche de la saturation. Comme les soins intensifs sont très encombrés, ils pourraient être dépassés. Est-ce qu'on prend le risque d'aller vraiment au bout des capacités hospitalières quitte à les dépasser un peu ?"

Pour lui, tout dépend de l'avancée de la vaccination. "S'il y a vraiment un coup d'accélérateur au niveau de la vaccination, ça ira bien. S'il y a encore du retard, cela ira moins bien. Est-ce qu'on prend donc ce risque d'aller jusqu'au bout ou est-ce qu'on prend de petites mesures ?"

Vacciner les enseignants en priorité ?

Sur le plateau, une directrice d'école a demandé que les enseignants soient vaccinés prioritairement. Une demande qui a déjà été faite par les ministres de l'enseignement des trois Communautés. Ils ont envoyé un courrier en ce sens au Premier ministre Alexandre De Croo et au ministre de la Santé Frank Vandenbroucke. Ce dernier leur a répondu dans C'est pas tous les jours dimanche. "Ce n'est pas en vaccinant les enseignants qu'on va limiter les clusters dans les écoles, car ce sont des clusters qui se développent entre les enfants", a-t-il souligné. Il a insisté sur la stratégie de vaccination actuelle, qui prévoit de traiter d'abord les plus vulnérables en fonction de leur âge et de leur état de santé, "ce qui prendra encore des semaines".    

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