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Pourquoi le MR flirte-t-il avec la N-VA à Bruxelles ? "Vous prenez le problème à l’envers"

Par trois fois ces derniers jours, Didier Reynders a donné l’impression qu’il faisait campagne pour la N-VA. Dans l'émission C'est pas tous les jours dimanche, l’Ecolo Christos Doulkeridis ne comprend pas ce "scotchage" du MR avec les nationalistes flamands à Bruxelles. Le libéral Alain Destexhe lui donne une raison de ce positionnement.

Le chef de file libérale à Bruxelles, Didier Reynders, répète dans chaque interview à quel point il travaille bien avec les nationalistes flamands. C’était le cas il y a quelques jours sur les ondes de Bel RTL.

"S’il y a bien un parti qui n’est pas responsable de tout ce qui se passe en ce moment à Bruxelles, c’est la N-VA. Donc, comme si au fédéral on peut mettre le communautaire de côté, le débat institutionnel, ce que nous réussissons à faire depuis des années au fédéral, pour se consacrer à la sécurité, à la migration et surtout à la création d’emplois et à la relance économique, si on peut faire ça à Bruxelles, il y a moyen de changer les choses", estimait le ministre fédéral.


"Comme dirait Kevin De Bruyne, cela ne m’intéresse pas tellement"

Invité sur le plateau de "C’est pas tous les jours dimanche", Christos Doulkeridis, député bruxellois (Ecolo) a réagi à cette sorte d’idylle entre les deux partis. "Comme dirait Kevin De Bruyne, cela ne m’intéresse pas tellement. Le MR a décidé de se porter en attaché de presse presque de la N-VA en plaidant sa cause pour Bruxelles. La N-VA est un parti démocratique qui se présente comme tel. Il défend un programme qui n’est vraiment pas le mien. Et puis on doit faire le débat. Les élections auront lieu et on verra bien les résultats", estime l’écologiste.

"Je ne comprends pas pourquoi le MR a décidé stratégiquement de faire un positionnement qui est maintenant scotché à la N-VA, plus que n’importe quel autre parti, mais c’est son choix. Est-ce que cela va être positif pour Bruxelles ? Permettez-moi d’en douter. Une des raisons c’est que la vision de la N-VA est celle d’une cogestion par les deux communautés. Et ce n’est pas notre vision", ajoute le chef de groupe Ecolo à la Fédération Wallonie-Bruxelles.


"C'est le seul parti qui n'est pas responsable de la gestion catastrophique" de Bruxelles 

Mais pourquoi tant d’amour entre MR et N-VA dans la capitale ?

"Vous prenez le problème à l’envers", répond d’emblée Alain Destexhe, député bruxellois MR. "C’est quoi le problème aujourd’hui ? C’est la gestion de Bruxelles qui est catastrophique à quasiment tous les points de vue, en termes de mobilité, de gouvernance, d’intégration,… L’enjeu des prochaines élections, ce n’est pas la N-VA/MR mais comment peut-on changer la gestion de Bruxelles (…) Pour changer ça, je crois que le résultat idéal aux élections ce serait premier MR côté francophone et premier N-VA côté néerlandophone parce que c’est le seul parti aujourd’hui qui ne porte aucune responsabilité dans la gestion de Bruxelles", souligne le libéral.

"Je n’oublie jamais l’agenda nationaliste de la N-VA avec lequel je ne suis pas d’accord, mais au fédéral la N-VA a bien montré qu’elle était capable de le mettre de côté. Et vous dites, elle veut une gestion bicommunautaire de Bruxelles, mais elle voulait aussi une Belgique confédérale", assure Alain Destexhe.

Mais Christos Doulkeridis rejette cette présentation de la N-VA comme "le parti solution" pour gérer Bruxelles.

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