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Un économiste propose un deal en direct à un citoyen qui a participé au blocage: sa réponse va sans doute vous surprendre…

Augmenter drastiquement le prix du mazout, mais également les revenus: accepteriez-vous ce deal ? Dans l'émission "C'est pas tous les jours dimanche", on n'est pas d'accord...

Les gilets jaunes, dont l'ampleur en Belgique était bien moindre qu'en France, ont une revendication principale: la baisse du prix des carburants, dont 50% part en taxes (TVA + accises). On le sait, une telle baisse n'a aucune chance d'avoir lieu (voir l'explication).

Dans l'émission C'est pas tous les jours dimanche, un économiste a mis les choses au point. Et il y a de quoi réfléchir.

Rouler en 2018 coûte moins cher qu'il y a 30 ans

"Les faits: aujourd'hui, rouler 1 km en voiture coûte moins cher qu'il y a 20 ou 30 ans. C'est une évidence", a expliqué Philippe Defeyt, économiste et président de l'institut pour un développement durable.

Cet ancien membre du parti écolo a pris en compte pour arriver à ce constat "l'évolution des prix et des revenus, l'amélioration de l'efficacité énergétique, etc". De manière générale, on gagne plus d'argent qu'avant, et nos voitures consomment moins. Du coup, malgré l'augmentation soutenue du prix des carburants, cela coûte moins cher de rouler en 2018 qu'en 1988.

"Dans notre société, l'automobile prend plus de place que les gens qui doivent se chauffer"

Il reconnait cependant qu'à court terme, "il y a des perdants: les travailleurs pauvres, notamment ceux qui n'ont pas le choix et doivent utiliser quotidiennement leur voiture". Il pense aussi "aux personnes qui se chauffent au mazout", dont le prix grimpe aussi en flèche.

Philippe Defeyt s'étonne donc: "c'est quand même significatif: dans notre société, l'automobile prend plus de place dans les médias et dans les revendications que ceux qui doivent se chauffer au mazout, et qui sont aujourd'hui les principaux perdants".

Sa solution: taxer encore plus tout ce qui pollue, et bien utiliser l'argent…

Il va plus loin. Selon lui, la solution qui aurait du être prise depuis longtemps vu que nous allons vers plus de problèmes au niveau de l'écologie et de la misère, est la suivante. "Comme des milliers d'économistes dans le monde, je pense qu'il faut taxer plus tout ce qui pollue, et avec les recettes, faire en sorte que les gens puissent isoler leur maison, améliorer les transports en commun, et pour une partie de l'argent, augmenter les revenus. Les recettes sont là, mais nous n'avons pas de gouvernement capable de mettre cette idée en œuvre à grande échelle".

Un deal qui ne passe pas…

C'est pourquoi Philippe Defeyt a posé la question à un membre d’un mouvement de blocage invité sur le plateau: "Si on augmente le prix du carburant de 50 centimes par litre et qu'on vous donne 100€ en plus par mois, vous faites quoi ?"

Mais la perche n'a pas été saisie. "Je refuse", a rétorqué le membre d’un mouvement de blocage. "Hé bien vous avez tort, et je pense que des centaines de milliers de Belges devraient l'accepter", a conclu M. Defeyt, qui "pense à ses enfants et ses petits-enfants" et à la planète sur laquelle ils vivront :

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