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Un habitant du quartier du Peterbos nous emmène chez lui: "On est abandonnés, délaissés, je veux partir d'ici!"

Journaliste presque touchée par une pierre, contrôleurs de la STIB molestés, criminalité et tensions, le quartier du Peterbos à Anderlecht est-il une zone de non-droit ? L’émission C’est pas tous les jours dimanche a tenté ce midi de comprendre la situation vécue au sein du quartier. Qui est en cause ? Les pouvoirs publics, la police accusée d’être omniprésente et qui “provoque” par des contrôles incessants ?, les jeunes ?, les parents ?,... Certains habitants du quartier se sentent abandonnés, les immeubles sont, disent-ils, délabrés.

Ce week-end, trois contrôleurs de la Stib ont été molesté par des dizaines de jeunes à l’arrêt de bus Peterbos. Un des voyageurs avait refusé un contrôle, il s’est rebellé et des dizaines d’autres jeunes lui ont alors prêté main forte.

Mardi ensuite, une équipe de télévision flamande a été visée par des pierres susceptibles de tuer. Heureusement, le projectile a touché la carrosserie et non pas la fenêtre de la voiture.

Qui est responsable? Parents? Jeunes? Police? Pour en avoir le cœur net, Christophe Deborsu s’est rendu dans le quartier du Peterbos pour poser la question directement aux habitants. Qui est responsable des incidents des derniers jours ? La police, la commune ou les jeunes ? 

"Contrôlés à tort et à travers"

"C’est 50/50, mais c’est plus de la faute d’un côté", répond un premier habitant. "S’ils venaient pas nous contrôler à tort et à travers pour un rien, il n’y aurais pas tout ca. Moi, je me suis fait contrôler, je n’avais pas ma carte d’identité mais j’étais à 200 mètres de chez moi, j’habite ici !", raconte-t-il.  "Je lui ai dit cash "si tu veux, tu me mets une menotte et je vais là chez moi te montrer ma carte d’identité pour que tu me contrôles. Mais il m’a emmené au poste et m’a pris mes clés."

Un père de famille, qui habite au Peterbos aussi, pense que son quartier est "abandonné et délaissé".  "On est rien du tout, on est dans des immeubles très très anciens, ils ont plus de 40 ans, il n’y a pas d’ascenseurs. A l’intérieur, on sent l’odeur des égouts."

Pour nous le prouver, l’habitant nous emmène jusque chez lui.

Ascenseur en panne et odeurs d'égouts

"L’ascenseur ne fonctionne pas depuis deux ans", montre-t-il. "L’autre, il se bloque tout le temps, on a peur de rentrer dedans!"

L’habitant et Christophe Deborsu prennent donc l’escalier. "Il faut bien reconnaître qu’il n’est pas très accueillant", observe Christophe Deborsu. "Et ça pue !", lance le père de famille d’Anderlecht en montant les escaliers.

"On est à 5 dans un appartement de 2 chambres, et ma femme est enceinte", explique-t-il. A l’intérieur, la petite famille a bien arrangé son appartement, qui est très propre.

 
"Dehors, il y a toujours des problèmes"

L’habitant nous montre la chambre des parents. "Ma fille dort là", dit-il en montrant un lit à côté de celui de sa femme et lui. 

"Vous avez envie de partir d’ici ?", demande Christophe Deborsu à l’habitant. "Bien-sûr! L’appartement est petit, et dehors, il y a toujours des problèmes. Toujours la police, toujours la police."

Dans le quartier, bien d’autres jeunes se plaignent de la police, mais n’ont pas voulu témoigner face à la caméra, de peur, nous dit-on, de représailles.

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