Accueil Actu

Un patron explique pourquoi on fume encore dans sa discothèque: "Ce n’est pas notre priorité" (vidéo)

Pour lui, c'est difficile de mettre un client qui refuse d'arrêter de fumer dehors. Mais le problème, c'est qu'il donne le mauvais exemple aux autres, et quand 50 personnes sur 300 fument, les mettre dehors revient à se priver de beaucoup d'argent...

Ce vendredi, l’émission Reporters sur RTL-TVI révélait que dans la plupart des discothèques, la législation sur l’interdiction de la cigarette n’était pas respectée. En tout, sur 6 boites de nuit visitées en caméra cachée par notre équipe, 5 laissent leurs clients fumer à l’intérieur en toute illégalité.

Ce dimanche sur le plateau de C’est pas tous les jours dimanche, Diego Gendebien, le gérant de la discothèque Flagdel à Suarlée (Namur), a expliqué pourquoi chez lui aussi, on fume. Il a d’ailleurs été contrôlé 2 fois en 5 ans, deux fois en infraction.


La sécurité avant la chasse aux fumeurs

"Quand il y a deux, trois, quatre, cinq, six-cent personnes, c’est quasiment impossible de regarder à ça. Nous avons des agents de sécurité qui contrôlent ça, mais c’est vrai que la sécurité en discothèque étant primordiale, je préfère qu’ils regardent à ça plutôt qu’à la cigarette", a expliqué le patron, disant clairement que la chasse aux fumeurs n’était donc pas sa priorité.


Difficile de mettre un client dehors pour ça

Cela ne veut pas dire qu’il ne fait rien contre. Il estime s’être plié à la loi. "La loi est là et on fait notre possible. On a fait des endroits pour fumer avec des extracteurs. On a mis de panneaux interdiction de fumer." Et les sorteurs ne ferment pas systématiquement les yeux : "Quand ils voient quelqu’un fumer, ils leur font la remarque. Mais quand on reprend la personne deux, trois fois en train de fumer, qu’est-ce qu’on fait ? On doit la mettre dehors ? On exclut un client ? C’est déjà arrivé mais c’est une perte énorme", explique Diego Gendebien, puisqu’il estime que sur 300 clients, il y en a 50 environ qui vont essayer de fumer.


Pourquoi les amendes ne visent-elles pas le client ?

D’autant que selon lui, "le problème, c’est que c’est au commerçant à payer l’amende. (…) La loi n’a pas été bien faite au départ. On nous a dit que l’amende était exclusivement pour le client. Mais qu’est-ce qu’on reçoit ? Une amende de 1250€ et maintenant on parle d’amendes de 6000€. On nous a dit, on peut verbaliser le client mais c’est de votre faute. Il y a des contrôles mais de toute façon ils ne prennent pas le nom des clients."


Si 50 clients fument, c’est de la faute du patron

Sur ce point, Damien Thiéry, le député fédéral MR qui représentait ici la majorité au pouvoir en Belgique, nuance et explique pourquoi la responsabilité retombe sur le commerçant. "Dans une boite de nuit, si un client fume, c’est lui qui est directement responsable (…) de sa prise de position. Ce sont eux qui décident volontairement de fumer dans l’établissement. Mais s’il y en a 50, il faut se poser la question de savoir pourquoi le tenancier n’a pas été plus loin et n’a pas fait le nécessaire pour faire appliquer cette loi." Il rappelle d’ailleurs que pour un patron de discothèque ou de café risque très gros après les amendes : "Avec récidive", c’est "fermeture de l’établissement pour une période de 6 mois."

À la une

Sélectionné pour vous