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Calvaire subi par quatre enfants à Erezée: comment n'a-t-on rien vu?

Le tribunal correctionnel de Marche-en-Famenne rendra son jugement le 12 juin prochain dans le dossier des quatre enfants victimes de maltraitances de la part de leurs propres parents à Erezée. Le calvaire qu’ont subi ces enfants et les possibles manquements des services sociaux étaient au cœur de l’émission Controverse ce dimanche.

Une sombre affaire de maltraitance a éclaté au grand jour à Erezée. Certains s'interrogent sur l'attitude des services sociaux qui avaient été alertés il y a plusieurs années. D'où cette question au  cœur de l'émission Controverse, la protection de la jeunesse est-elle vraiment efficace? Y a-t-il eu des dysfonctionnements?

‘Tout va très bien madame la marquise, tout a été fait'

"C’est une famille à risque, les enfants sont en danger", voilà ce que déclarait un médecin en 2004, mais ce n’est qu’en 2012, soit huit ans plus tard que le supplice de quatre enfants s’est arrêté.  "Chaque fois que je demande des explications, au niveau du SPJ, du SAJ, au niveau du parquet, au niveau de la gestion du dossier, on me dit la bouche en cœur : ‘Tout va très bien madame la marquise, tout a été fait'", a déclaré Renaud Duquesne, avocat d’un des prévenus. "Moins on vous donne d’explication, plus vous vous posez des questions", a-t-il ajouté.

"La maltraitance c’est complexe, la maltraitance peut se cacher"

"Ici ce qui est interpellant c’est que, alors que toute la machine était formellement mise en route,  on n’a pas su déceler  la gravité de la situation. Et sur ce, on va effectivement faire une enquête et s’interroger", a indiqué de son côté Élisabeth Dessoy, procureur du Roi de Marche-en-Famenne. "Une série d’intervenants psychos, sociaux, médicaux sont intervenus. Ça pose la question de la maltraitance. La maltraitance c’est complexe, la maltraitance peut se cacher. Il y a le conflit de loyauté, l’enfant ne raconte pas aussi aisément ce qui s’est passé", a avancé  Pierre-André Hallet, président de l’Union Francophone des Magistrats de la Jeunesse.

Les parents risquent jusqu'à 10 ans de prison

Difficulté pour les enfants d’expliquer, manque de communication entre les différents intervenants sociaux, voici quelques-unes des pistes qui sont évoquées. Une enquête sera ouverte pour tenter de comprendre. Quant aux parents, ils sont actuellement jugés et risquent jusqu’à 10 ans de prison.

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