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Découvrez la principale différence entre le PS et le PTB

A décortiquer le duel qui a eu lieu sur le plateau de Controverse dimanche midi entre Raoul Hedebouw, le porte-parole du PTB, et Alain Mathot, le député-bourgmestre PS de Seraing, la différence entre les deux partis se situe surtout dans l’acceptation ou non de compromis avec la droite et donc les autres partis avec qui il faut partager le pouvoir en tenant compte du système dans lequel on fonctionne, l’économie de marché.

Pour le PTB, "soyons clair, le premier objectif de la gauche, c’est de lutter contre les idées du libéralisme", expliquait Raoul Hedebouw, attaquant le PS sur ce point : "ce qu’on regrette au niveau du PTB, c’est que ces idées du MR déteignent de plus en plus sur des partis comme le PS et Ecolo". Il citait comme exemple la "chasse aux chômeurs" votée par le PS ou encore "les intérêts notionnels que M. Mathot a votés" et qui "ont permis à ArcelorMittal de payer 0€ d’impôts". L’opposition entre les deux partis est claire pour le PTB: "Il est temps d’oser dire à nouveau tout haut ce qu’on n’a plus osé dire ces 20 dernières années: que cette crise, ce n’est pas nous qui l’avons créée, ce sont des spéculateurs, des banquiers, des millionnaires, et qu’il faut aller chercher l’argent là-bas. Et je constate aujourd’hui que du côté du PS, on est un petit peu dans ce socialisme bling bling. On s’est accommodé de cette politique gouvernementale et qu’on ne défend plus les vraies valeurs de la gauche."

C'est la différence entre socialisme et communisme

Alain Mathot n’a pas renié cette différence, l’accommodation du PS à la politique gouvernementale, mais a justifié celle-ci. "M. Hedebouw est convaincu demain que lui, quand il sera dans les travées du parlement, il va réussir à convaincre les députés de la N-VA, les députés du MR, du Vlaams Belang, du VLD à voter les propositions de loi. Quand on fait une proposition de loi (…) il faut trouver une majorité pour la voter évidemment. Et là, on est bien seuls et on se bat tous les jours." La différence entre les deux partis est donc dans le compromis. Logique vu la position des deux partis sur l’échiquier: "Nous sommes le Parti Socialiste, nous ne sommes pas le Parti Communiste. Ils ont un autre nom. Mais la réalité du programme PTBiste, c’est un programme communiste et on a vu l’effondrement du schéma communiste", a lancé Alain Mathot qui le concède, le PS fait avec le libéralisme et ne le combat pas: "Je n’aime pas l’économie de marché, je l’avoue, mais je n’ai rien vu de mieux. J’attends un prix Nobel de l’économie qui trouvera une solution meilleure. Et donc à l’heure actuelle, on subit l’économie de marché. Le tout, c’est d’arriver à la réguler par des entreprises publiques suffisamment fortes et par des lois qui empêchent les excès."

Mettre des ouvriers au parlement

Le PS n’est donc pas assez à gauche pour "le peuple de gauche", selon le porte-parole du PTB. "Le peuple de gauche ne trouve plus son relais dans le parlement. Prenons le traité d’austérité européen. Il n’y a pas eu de débat au parlement. Ecolo et le PS l’ont voté. Que le MR le vote c’est normal, mais que" les partis de gauche "le votent ce n’est pas normal". Et quand on traite le PTB de populiste, M. Hedebouw parle de "populaire" car "le PTB a mis en tête de liste des ouvriers d’ArcelorMittal. Il est temps aujourd’hui qu’il y ait à nouveau des ouvriers qui viennent s’exprimer dans les parlements." Ces élus PTB, il y en a par exemple à Seraing, la commune d’Alain Mathot, où celui-ci perd du terrain face à l’extrême gauche. "Quand M. Mathot dit qu’il gère sa ville comme une boite privée, fatalement la gauche à Seraing n’est pas contente. Il ne faut pas s’étonner d’avoir 14% des gens qui votent pour le PTB. Continuez comme ça et on en fera 20", lui a lancé Raoul Hedebouw.

Les élus PTB de Seraing n'auraient pas fait leurs preuves

Mais Alain Mathot a alors expliqué la réalité de sa ville, où les élus PTB ne sont, selon lui, pas constructifs. "Quand on se retrouve avec des difficultés financières hors-normes, on ne renvoie personne au niveau du personnel communal, on n’augmente pas les taxes et on continue à rendre l’ensemble des services. Mais avec ça, on amène un espoir, un projet avec l’ensemble du redéploiement qui est lancé sur le territoire de la Ville. Et qu’est-ce que je vois en face de moi? Je vois un PTB qui dit ‘non’ à tout. Je n’ai jamais vu une proposition concrète. Si, on vient en disant : ‘c’est facile, on va construire 2000 logements sociaux en plus à Seraing’. Alors je comprends la personne qui pour le moment est en attente d’un logement social et qui a en face de lui quelqu’un qui dit: ‘si c’était nous, on construirait 2000 logements en plus’. Mais on ne tient pas compte de la réalité économique et sociale de Seraing. C’est déjà la ville où il y a le plus grand nombre de logements sociaux en Wallonie! 23% de logements sociaux. Et la solution qu’on amène, c’est de ramener encore de la pauvreté, de ramener encore des problèmes sociétaux sur la ville de Seraing? Ce n’est évidemment pas ça la solution. La solution, c’est de construire un parc scientifique pour ramener de l’emploi, un parc technologique, des projets porteurs d’emploi."

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