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Elio Di Rupo de nouveau Premier ministre? Voici pourquoi ce sera très difficile...

Sur le plateau de ‘On refait le monde’ ce dimanche midi sur RTL-TVI, les chroniqueurs, fins observateurs de la vie politique de notre pays, étaient unanimes : la campagne électorale bat son plein et il n’y a plus aucune cohésion au gouvernement et dans les hémicycles au sein des partis de la majorité. Mais reformer un gouvernement avec Elio Di Rupo Premier ministre après les élections est-il envisageable? Il y aurait plus de raisons d’en douter que d’y croire.

L’évènement politique de cette semaine a été le vote qui a eu lieu au parlement sur le choix du nom de l’enfant. Pour la première fois depuis la formation du gouvernement Di Rupo, la majorité a volé en éclat et s’est volée dans les plumes. "Sur le vote du double nom, on a eu 71 oui sur 150", notait Alain Raviart, spécialiste en communication. Le oui l’a emporté grâce aux abstentions. Mais "arithmétiquement, la coalition n’existe plus. On est passés de la chambre commune à la chambre à part."

Di Rupo n'est déjà plus neutre à 100%

La campagne a donc bien débuté, pour preuve les congrès du PS, du MR et d’Ecolo qui se tiennent aujourd’hui même pour définir les principaux axes de celle-ci. Au PS, Elio Di Rupo a repris sa casquette de président du parti, et ça ne fera que se préciser. "On va voir Elio Di Rupo qui va passer de plus en plus du statut de Premier ministre à celui de président en titre du PS", a prédit Michel Henrion.

Il ne faut plus "sauver le pays"

Mais le Premier ministre sortant est dans une position délicate. Il va inévitablement faire campagne sur son bilan à la tête du gouvernement (la stabilisation du pays), alors que c’est justement l’instabilité liée aux velléités de la N-VA qui lui a permis d’obtenir le poste. "On va se retrouver devant un immense paradoxe. Il va mener campagne en disant partout qu’il a stabilisé le pays, hors pour lui, s’il veut espérer se succéder à lui-même, la seule situation qui pourrait le servir c’est qu’il y ait le lendemain du 25 mai une certaine instabilité." Mais à l’aube de ces élections, "on n’est plus dans la vague ‘la Belgique en danger ou non’", estimait Alain Raviart.

Le socio-économique a repris le dessus et 80% de la Flandre vote à droite...

Voilà pourquoi, alors que la campagne s’est recentrée sur le socio-économique en Flandre et non sur les revendications communautaires, la position du PS, à gauche de l’échiquier, pourrait le déservir. "En Flandre, tous les partis font maintenant une fixette sur le socio-économique. Donc ils considèrent que ce qui s’est passé sous le gouvernement Di Rupo, la 6ème réforme de l’Etat, c’est très bien mais c’est derrière nous. Et donc maintenant retour au business ordinaire, c’est à dire que le CD&V se revoit très bien réoccuper le 16 rue de la Loi qu’il considère comme étant un peu chez lui. En effet, il ne faut pas oublier que 60% de l’électorat belge est flamand. Que dans ces 60%, la majorité vote centre-droit, si pas beaucoup plus à droite, et que la gauche en Flandre ne représente plus –si on additionne sp.a, Groen et le PTB flamand- que 21%. Avoir dans ces conditions un nouveau 1er ministre qui soit socialiste et wallon, ça ne va pas être évident", prédit donc Michel Henrion.

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